Gestion différenciée

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Une simple fauche annuelle et tardive au bord du chemin, et bisanuelle aux abords de l'ourlet conserve un aspect naturel aux chemins. Un brossage mécanique des bordures peut remplacer l'usage de désherbants (Parc urbain de Gdansk, Pologne)
Il s'agit fréquemment de mieux laisser faire la nature, mais quelquefois des moyens importants sont mobilisés ; ici par exemple, dans le Bussey Lake eutrophisé, l'U. S. Army Corps of Engineers a dragué certaines parties pour restaurer une diversité d'habitats et d'espèces (faune et flore). (Mississippi, près de Guttenberg, Iowa, États-Unis). On peut regretter le manque de naturalité de l'aménagement, les formes et configurations douces et complexes développées par les processus naturels ayant elles-même une importance fonctionelle, la gestion différentiée cherche fréquemment à s'en inspirer.

La gestion différenciée (quelquefois qualifiée de «gestion harmonique», «gestion raisonnée durable», «gestion évolutive durable», «gestion raisonnable» selon les villes) est une façon de gérer les espaces verts en milieu urbain qui consiste à ne pas appliquer à tous les espaces la même intensité ni la même nature de soins.

Selon cette approche qui s'inspire de techniques agricoles traditionnelles ou de gestions douces telles que Prosilva, il est inutile, voire écologiquement non pertinent de, par exemple, tondre toujours et fréquemment toutes les surfaces enherbées, ce qui conduit à n'obtenir qu'un même milieu (pelouse rase), quasi monospécifique, autrement dit banal et très appauvri en biodiversité, ne développant que peu de services écologiques, peu utile pour la faune, hormis pour quelques espèces invasives ou ubiquistes (l'étourneau par exemple).
La gestion différenciée, alors proposera que certains espaces moins fréquentés, aux sols plus fragiles, ou écologiquement précieux soient laissés à eux-mêmes, fauchés ou extensivement pâturés, peut-être même une fois tous les deux ans sur certaines parties afin d'y conserver des «refuges» pour la biodiversité et une plus grande diversité de paysages, alors que d'autres seront intensivement tondus à cause de leurs fonctions ; l'exemple extrême étant celui du terrain de football destinés aux compétitions homologuées.

Cette logique s'accompagne fréquemment d'une augmentation du taux de végétalisation, de la surface boisée et d'une réduction (ou suppression) de l'usage des pesticides et désherbants et de l'exportation des produits de fauche et de taille (vers unité de compostage, horticulture, agriculture.. ) ou de leur utilisation locale (mulch, bois raméal fragmenté, compostage sur place, etc. )

Elle a trois objectifs principaux :

Cette gestion peut bénéficier d'une approche en réseau écologique, quelquefois dénommé trame verte ou la faune naturelle sera dans ce cas reconnue comme un auxiliaire de gestion qu'on cherche à faire circuler sur les espaces. Dans un contexte fréquemment très artificiel le gestionnaire veille aussi à limiter l'expansion d'espèces invasives ou envahissantes.

Introduction

Tout aménagement urbain ou périurbain artificiel nomme un suivi pour sa pérennité. La végétation évoluant constamment et naturellement vers un stade climacique théorique ou en réponse aux contraintes locales (y compris de pollution, de surfréquentation, etc, le contrôle de son développement est nécessaire ; de plus, les gestionnaires cherchent à maintenir ou perfectionner la valeur esthétique de l'espace ainsi qu'à répondre à une demande croissante de naturalité, mais également d'accessibilité. Afin de répondre à ces objectifs quelquefois contradictoires, un plan de gestion différentiée peut émerger d'une réflexion sur les fonctions des espaces verts ou semi-naturels et les scenarii d'entretien futur.

Ce nouveau mode de gestion apparu dans les années 1990, dit «gestion différenciée», se veut une gestion plus écologique et alternative à la gestion horticole intensive, banalisée et banalisante. Il intègre des éléments de défense et restauration de l'Environnement et implique une autre technicité, mais aussi la diversité des réponses de gestion afin de respect les différents milieux et besoins de la flore, des usages dans les espaces publics végétalisés, tout en conservant un soucis de l'esthétique des formes et successions végétales.
Sont concernés à une échelle quotidienne la gestion des ressources, la limitation des pollutions induites, les recyclages, puis, du point de vue de la biodiversité, la reconnaissance et l'expression des potentiels écologiques, la prise en compte d'éléments de flore et de faune sauvages et/ou spontanés, la revalorisation d'espaces et de milieux jusqu'désormais délaissés, voire pollués.
Ce nouveau mode de gestion nomme les compétences de différentes personnes et organisations, telles des ingénieurs écologues, paysagistes, collectivités locales, parcs naturels régionaux…

Cet article présente :

Méthodes relatives à la mise en place d'une gestion différenciée

Concevoir un projet en vue d'une gestion différenciée

La décision de gérer un espace de façon différenciée est d'abord un choix économique, étant donné qu'un tel plan de gestion induit des interventions moins fréquentes et par conséquent un coût minimisé. Ce choix répond aussi à une demande sociale, car la gestion différenciée puis durable du patrimoine vert public forme le ferment d'un type nouveau de parc urbain, révélateur d'une plus grande participation de la nature urbaine au fonctionnement des villes, des agglomérations urbaines et même de l'environnement planétaire d'une part et, sur le plan social d'autre part, d'un rapport différent du citadin avec ses espaces publics, supports de formes et d'écosymboles de nature-refuge parfaitisée.

L'intervention humaine étant très limitée dans le cas de la gestion différenciée, il est important de prendre en compte les caractéristiques du terrain (type de sol, exposition, ensoleillement…) et de son environnement mais aussi de ses ressources (surtout en eau).

D'autre part, le choix des végétaux influence énormément l'entretien de l'espace aménagé. En effet, les végétaux endémiques ou qui s'accommodent des conditions du milieu n'auront pas besoin d'être aidés par l'Homme pour se développer correctement et rester en bonne santé, alors que des espèces nécessitants des apports complémentaires (eau, matière organique, produits phytosanitaires…) ne s'inscrivent totalement pas dans la recherche d'adéquation avec l'environnement.

A titre d'exemple, on peut retenir que la paysagiste Beth Chatto a réalisé un jardin à White Barn House (Essex), incluant divers types d'habitats, sans aucun arrosage. Situé sur un terrain en friche pourvu d'une source, ce jardin a immédiatement séduit la créatrice, qui a conservé la majorité des arbres en place et en a ajouté d'autres pour protéger la totalité des vents violents. Elle planta progressivement des espèces appropriées au site, les associant d'une façon écologique.

Depuis les années 1970, la notion de «jardinage écologique» a évolué, passant de l'utilisation de plantes autochtones à l'association de végétaux provenant de diverses régions, mais partageant des besoins identiques.

C'est ainsi que vers la fin du vingtième siècle, une nouvelle approche du paysagisme est arrivée à maturité. Elle résulte en fait d'une évolution, ininterrompue, qui relie quelques grands paysagistes de l'époque et aboutit à des expérimentations durables à l'université de Weihenstephan, en Allemagne, sur les plantes herbacées et vivaces. Ces personnalités s'intéressèrent au développement d'un habitat favorable aux plantes et, plus récemment, à leur autonomie. Cette idée fut en particulier appliquée aux vivaces qu'on évitait fréquemment, en particulier dans la deuxième moitié du vingtième siècle, quand l'entretien devint une question centrale dans les jardins publics et privés.

méthodes alternatives aux produits phytosanitaires

les mots de la lutte biologique

La définition officielle (de l'OILB-SROP) stipule que la lutte biologique est «l'utilisation d'organismes vivants pour prévenir ou diminuer les dégâts causés par des ravageurs». Le principe est simple : La lutte biologique est basée sur l'exploitation par l'Homme ainsi qu'à son profit d'une relation naturelle entre deux êtres vivants :

- Si l'auxiliaire est un animal, il s'agit de lutte biologique, ou lutte par entomophage. L'auxiliaire peut être un vertébré (Oiseau ou Poisson insectivore) ou un Nématode ; dans la majorité des cas, c'est un autre Insecte. Les prédateurs (qui tuent et mangent plusieurs proies au cours de leur développement) se distinguent des parasites, qui vivent aux dépens d'un unique hôte, lequel meurt après l'achèvement du développement du parasite. Il existe des parasites d'œufs, de larves, de nymphes. Leurs biologies sont extraordinairement variées et les relations hôte-parasite sont très complexes, incluant des échanges hormonaux et des messages chimiques interspécifiques.

- Si l'organisme antagoniste est un micro-organisme, on parle de lutte microbiologique. L'agent pathogène auxiliaire peut être un Champignon, une Bactérie, un Virus, un Protozoaire. Il infecte l'hôte en général par ingestion et possède une forme de résistance lui servant à passer - et de demeurer - dans le milieu (sol, feuillage, litière). L'agent pathogène se multiplie dans l'hôte et cause sa mort par destruction de tissus, par septicémie, quelquefois par l'émission d'une substance toxique (cas des Bactéries). Les cadavres de l'hôte libèrent les agents pathogènes dans le milieu.

- Si l'organisme antagoniste peut, suite à son apport par l'Homme au contact de l'Insecte cible, se développer et se maintenir aux dépens de cet Insecte, sans nécessiter une nouvelle intervention, on est dans le cas de la lutte biologique par acclimatation. Ainsi en est-il quand on fait appel à un entomophage ou à un agent pathogène exotique contre un ravageur précédemment introduit ou parvenu naturellement d'une autre région du globe. En cas d'acclimatation réussie et d'efficacité suffisante, la lutte biologique s'effectue toute seule, l'auxiliaire devenant un agent efficace et permanent (sur de nombreuses années au moins) de la répression du ravageur. L'effort initial est particulièrement bien valorisé. On est dans le cas dit quelquefois de la lutte biologique classique.

- Si l'organisme antagoniste doit être lâché ou inoculé (en grand nombre) à chaque fois que l'effectif du ravageur croît dangereusement, on est dans le cas de la lutte biologique inondative. Il faut dans ce cas maîtriser les techniques de multiplication de l'entomophage (en insectarium) ou du germe pathogène (en fermenteurs pour les Bactéries, sur le vivant pour les Virus), de conditionnement de stockage et d'épandage, tout en désormais constante la qualité du produit. De tels auxiliaires, dits biopesticides, destinés à des applications répétées dans une pratique agricole courante font l'objet de multiples contrôles pour s'assurer de leur innocuité pour les êtres vivants non cibles. Leur gamme d'hôtes (en principe très limitée) est examinée tout autant que leurs éventuelles propriétés toxiques ou allergènes. Par sélection et par des opérations de génie génétique, on cherche à perfectionner ces auxiliaires, en leur conférant par exemple des propriétés de résistance aux climats extrêmes, aux insecticides ou aux fongicides.

- Aux frontières de la lutte biologique : la lutte autocide (encore dénommée lutte par mâles stériles). Elle a pour principe l'introduction en grand nombre dans une population naturelle d'individus mâles modifiés (rendus stériles par l'application de rayonnements ionisants) mais au comportement sexuel intact. Ces mâles manipulés seront, une fois lâchés, en compétition avec les mâles sauvages. S'ils sont (par exemple) 9 fois plus nombreux que leurs congénères «naturels», et si les femelles n'acceptent qu'un accouplement, 9 femelles sur 10 n'auront pas de descendance. Au bout de peu de générations, l'apport de mâles stériles continuant, la population cible est anéantie. La lutte autocide repose sur un principe très astucieux mais son emploi semble restreint à quelques très rares cas bien adaptés.

- Au-delà de la lutte biologique... On travaille aujourd'hui à mettre au point l'utilisation des toxines des Champignons et des Bactéries entomopathogènes, soit comme matière active phytopharmaceutique à ranger à côté des insecticides classiques, soit comme substances qu'on fait fabriquer par la plante génétiquement modifiée (un maïs transgénique résistant à la Pyrale du maïs est en principe disponible).

protection raisonnée des cultures

Il s'agit d'utiliser des méthodes respectueuses de l'environnement, telles que l'introduction d'auxiliaires, l'emploi de la microbiologie, ou des méthodes mécaniques ou thermiques. Nous traiterons ici des deux dernières méthodes citées. Les moyens dits mécaniques ou thermiques peuvent être employés dans la protection des cultures contre les mauvaises herbes, ou contre certains organismes vivants dans le sol.

protection des espaces sensibles au feu

Les feux de forêt présentent un risque grandissant, non seulement dans la région méditerranéenne, mais également sur une grande partie du territoire national. Cela est du :

Face à cette situation, la règlementation, les moyens collectifs de prévention et de défense, et l'information du public sont indispensables. Mais c'est en particulier par des aménagements réfléchis et une gestion rigoureuse que ces espaces seront préservées.

L'inflammabilité des espèces végétales évolue avec la teneur en eau des tissus, l'importance des surfaces exposées au dessèchement et le stade de développement des végétaux (âge et espèce). Sa connaissance permet d'attirer la vigilance du gestionnaire à certaines périodes de l'année, ou peut orienter le choix des essences lors d'un aménagement.

Un tableau qui recense toutes les espèces des stades herbacé, arbustif et arboré, permet de prendre connaissance du degré d'inflammabilité de chaque espèce, mois par mois. Le degré est noté de 0 à 5, réciproquement de «peu inflammable» à «extrêmement inflammable». Ces données ont été établies à partir d'essais menés sur des échantillons au même stade de développement et sur des critères de fréquence, de délai d'inflammation et de durée de combustion.

Il existe plusieurs méthodes de protection :

Gestion différenciée par type d'espace

entretien des espaces d'accompagnement

gestion des zones arbustives

gestion des bords de route

Le réseau routier s'est énormément transformé ces dernières décennies. Avec l'augmentation du trafic, l'emprise routière s'est élargie. Le bord des routes était fauché manuellement par les cantonniers autrefois mais actuellement cela nécessite un matériel performant. Face à des tâches d'entretien de plus en plus lourdes, les responsables du domaine routier se tournent vers une gestion plus écologique. Elle consiste à reconstituer les structures végétales facilitant un équilibre biologique. Ces dernières créent un espace naturel et d'entretien plus facile.

gestion des zones prairiales

Il existe deux grands types de zones prairiales : les prairies humides et les prairies sèches.

La flore qui recouvre les zones enherbées se compose de plantes annuelles, vivaces et parfois semi-ligneuses. Les graminées sont les plus nombreuses dans les pelouses et les prairies ; pour les plus soignées, elles forment même l'unique végétation. Il est par conséquent très important de connaître leur cycle végétatif afin de déterminer les périodes d'intervention humaine. Connaissant ce cycle, on comprend par conséquent que la période intense d'intervention se situe entre la «montée de l'épi» et la «fructification», que les interventions volontairement limitées débuteront à la «montée de l'épi», et que le fauchage, réduit à une intervention annuelle, doit naturellement avoir lieu à la «montée de l'épi».

Le fauchage, méthode de coupe largement dominante en gestion différenciée, consiste à couper l'herbe d'une certaine hauteur ; les déchets sont soit laissés sur place, soit râtelés et chargés. Il est le plus souvent annuel mais peut être renouvelé plusieurs fois pour des raisons de sécurité (visibilité au bord des routes) ou d'esthétique. On utilise trois types de matériel :

Afin de diminuer les interventions sur ces zones, il est aussi important de choisir des essences adaptées aux qualités naturelles du site et du sol, afin de limiter l'arrosage (qui devra être calculé en fonction des précipitations naturelles et de l'évapotranspiration du sol), la fertilisation et les traitements phytosanitaires. Quant au désherbage, il pourra être énormément réduit par le choix d'espèces à forte combativité, qui ne laisseront pas une grande place aux adventices.

gestion des plans d'eau et de leurs abords

Un plan d'eau est un élément vivant tout comme les parties végétalisées, ainsi qu'à ce titre il doit recevoir une surveillance et un entretien réguliers. Dans l'écosystème aquatique, chacun des éléments de la chaîne trophique doit garder sa place et se développer normalement, sous peine de voir cet ensemble se modifier rapidement et mourir.

Il existe six contrôles différents permettant d'assurer la préservation de ces milieux :

La bonne connaissance des écosystèmes liés aux zones humides aboutira à une réflexion facilitant des interventions plus respectueuses de l'équilibre biologique de la flore et de la faune : l'irrégularité et la végétalisation des contours multiplient les niches écologiques, et un niveau d'eau constant ainsi qu'un aménagement des rives en pente douce facilitent une faune et une flore importantes le long des berges.

Un exemple : l'entretien de l'Aronde (rivière située dans l'Oise, sur la commune de Coudun)  : Monsieur L. fait partie de l'AAPPMA (Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de Coudun, affiliée à la Fédération Française de Pêche), qui entretien l'Aronde et ses berges. Nous lui avons posé quelques questions pour comprendre les types d'interventions que réalise l'association.

Comment entretenez-vous les berges, et avec quel matériel ?

«L'entretien des berges consiste en grande partie à débroussailler, faucher et retirer les arbres tombés dans la rivière avec tronçonneuses, scies, tire-fort et quelquefois avec un tracteur.»

Intervenez-vous sur la qualité de l'eau ?

«Nous épandons quelquefois de la chaux pour cristalliser la vase, ce qui est subventionné par le Conseil Régional. Au niveau de l'aspect physique de la rivière, nous posons des déflecteurs (deux poteaux sur lesquels est fixée une palette) au niveau des coudes, pour augmenter le courant et ainsi désenvaser l'eau. Nous plaçons aussi des troncs d'arbres ou des poteaux téléphoniques en bois à fleur d'eau afin de creuser le lit de la rivière aux lieux où elle déborde le plus fréquemment ; ce système permet de gagner 50 à 75 cm par an sur environ deux mètres de distance. De plus, cette augmentation du niveau d'eau éclaircit le fond et crée des zones de frayères.»

Que faites-vous pour réguler la population piscicole ?

«Il n'y a jamais de surpopulation dans la mesure où l'Aronde est une zone de pêche. En revanche, il faut rempoissonner tous les ans avec des alevins de 5-6 cm, pour combler le déficit, et la pêche est contrôlée de manière à ce que les plus jeunes sujets soient relâchés, ce qui assure le renouvellement des poissons.»

Application de la gestion différenciée à certains parcs et par certaines collectivités locales

Le bois de Plaisance (Oise)

La Communauté de Communes de la Région de Compiègne (CCRC) envisage de créer une zone d'activité économique sur le site du Bois de Plaisance, localisé sur la commune de Venette. Le projet a été conçu avec une volonté forte de prise en compte de l'environnement. Entrant dans une phase plus détaillée de conception, la CCRC, chargée de la maîtrise d'œuvre, souhaite renforcer la qualité environnementale du projet, autant dans la phase de conception que dans une approche à long terme. Dans ce cadre elle lance une consultation en vue d'associer à ses services techniques une équipe d'ingénierie compétente dans le domaine de l'environnement, de l'aménagement et du développement durable. Les prestations relevant de cette mission se décomposent en trois phases : approfondissement des objectifs environnementaux du projet ; accompagnement des concepteurs chargés de la maîtrise d'œuvre ; réflexion sur les dispositifs et outils de gestion durable de l'environnement du site.

Afin de préserver le site, à travers son aménagement, des pollutions extérieures, différentes solutions ont été proposées :

Par la suite, afin de pérenniser l'aspect qualitatif du parc d'activités, il est prévu de développer une Charte Environnementale.

Voir Annexe.

Le parc du chemin de l'île (Hauts de Seine)

Le parc du Chemin de l'île est un nouvel espace de détente et de loisirs qui se substitue à une friche industrielle. La mise en scène du lieu mêle tout à la fois, grands espaces libres, aires de jeux, lieux de promenade. Ce parc sera ouvert au public dès 2006.

Parole de paysagiste : Membre de l'équipe de Guillaume Geoffroy-Dechaume à l'atelier de paysagistes Acanthe

Quelles étaient les principales contraintes de ce projet ?

«Elles tenaient pour l'essentiel au passé industriel de ce site : carrières d'exploitation au début du siècle, entreprise de métallurgie, et plus récemment les tracés des autoroutes A 14 et A 86 et celui du RER A s'y sont succédé. Le parc devait fédérer tous ces éléments. À cela, il fallait ajouter la Seine, l'axe historique de La Défense et la présence de la ville, Nanterre.»

Avec l'ouverture sur la Seine et la présence de jardins aquatiques, l'eau semble avoir été un des éléments fondateurs du futur parc...

«L'élément spécifique premier est en effet l'eau. Tirée du fleuve, elle est véhiculée le long d'un canal recouvert d'un caillebotis : les promeneurs pourront la voir et l'entendre s'écouler sous leurs pas. Quant aux jardins aquatiques, ils illustrent les différentes étapes naturelles de sa filtration et de sa dépollution par les plantes.»

Ce parc s'inscrit dans une logique de développement durable. Qu'est-ce que cela veut dire concrètement pour les futurs promeneurs ?

«Le visiteur est acteur. Il lui est donné l'occasion de reprendre possession de son milieu, et surtout de son fleuve. Ce parc est conçu en bonne intelligence avec son environnement, a contrario des milieux urbains anonymes, formés en totale ignorance des espaces, des reliefs, de la flore ou de la faune locales. Le développement durable équivaut à l'instauration d'un espace viable à long terme. Dans cette logique, les énergies renouvelables auront toute leur place : l'énergie solaire alimentera la maison du parc et la guinguette, l'eau de l'arrosage sera pompée grâce à l'énergie éolienne, et enfin, tous les déchets du parc seront traités dans notre zone technique et les composts végétaux seront réutilisés pour enrichir les sols.»

Le parc de l'île St Germain (Hauts de Seine)

Depuis plus de vingt ans, le parc départemental de l'île Saint-Germain abrite des jardins variés et inattendus où poésie végétale, patrimoines naturel et historique s'entremêlent harmonieusement. Plus encore actuellement, il offre la vision d'une nature à la reconquête de son territoire où tout conduit à l'épanouissement d'une flore et d'une faune libres des contraintes urbaines néenmoins si proches.

A la base ancienne friche militaire, ce parc a été réaménagé dans les années 1990, au moment de la prise de conscience d'un environnement à préserver. Cette nouvelle politique s'est traduite, sur l'île Saint-Germain, par la mise en place de nouveaux outils. Cette démarche est aussi passée par l'inventaire et l'étude des arbres et plantes spontanés qui paraissaient néenmoins dépourvus d'intérêt. Une végétation digne d'être prise en compte, valorisée et développée a ainsi pu être répertoriée. La mise en valeur de cette friche militaire est passé par un projet de préverdissement. Le projet paysager proposé en 1995 par Yves Deshayes s'inscrit dans ce cas dans les nouvelles orientations environnementales du Conseil général qui prône la création de nouveaux parcs valorisant la flore et la faune spontanées. Le paysagiste, profitant des valeurs du patrimoine végétal présent sur l'île, invente dans ce cas le concept des «jardins imprévus» dont les principes sont de préserver la flore spontanée en place et de faciliter son épanouissement par l'application d'une gestion plus respectueuse de l'environnement selon les pratiques de la gestion différenciée. A l'île Saint-Germain, les aménagements, créés autour d'espaces clos ou ouverts, s'appuient sur le développement de la végétation existante, valorisent la naissance d'espèces végétales spontanées et encouragent la colonisation d'une faune très diversifiée sur les berges et dans les espaces isolés. Ce retour à la nature, passant par la valorisation de la friche, n'est pas sans rappeler le concept du «jardin en mouvement» du paysagiste contemporain Gilles Clément, pratique où le jardinier ne contrarie plus le mouvement naturel des plantes vagabondes, mais au contraire l'épouse. Plus encore, les jardiniers de l'île Saint-Germain poussent les limites de ces expériences et font des «jardins imprévus» un projet singulier où, au-delà de la mouvance de la gestion différenciée, le jardin est au plus près de la nature, évolutif et durable. Car si la valeur esthétique du jardin, de sa composition, de sa structure interne a une importance incontestable, le travail de création est d'abord reconnu dans un respect obstiné des écosystèmes où le jardinier est amené à intervenir avec parcimonie. Ce dernier doit renoncer à l'emploi des engrais, à l'application de divers produits chimiques ainsi qu'aux techniques d'arrosage traditionnelles. Cette orientation devrait être renforcée à l'avenir par la création d'une «Réserve naturelle départementale» faisant l'objet d'un suivi scientifique rigoureux. Déjà, quelques actions ont engendré une évolution en ce sens : la réalisation d'une mare entraînant le développement d'un biotope des milieux humides, et la culture des plantes messicoles (plantes des «moissons») ressuscitant avec bonheur les bleuets et coquelicots disparus de nos paysages.

De nombreux autres exemples significatifs

- La ville de Grande-Synthe (Nord) - La ville de Lille (Nord) - La ville de Villeneuve d'Asq (Nord) - La Ville de Roubaix (Nord) - La commune de Sailly-sur-la-Lys (Pas-de-Calais) - La commune de Wormhout (Nord) - Le Parc Paysager d'Activités de Landacres à Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) - La Zone Industrielle Artois-Flandres à Douvrin (Pas-de-Calais)

- Strasbourg - Rennes (avec en 2008 811 hectares gérés différentiellement, soit 15% de la ville) - Angers (Le parc Balzac) - Lille (avec effort approfondi sur le bois mort et les chronoxyles) dans le Parc boisé de la Citadelle - Bourges - Orléans - Le Parc du Sausset, (Seine-St-Denis) - Lyon (le Parc de la Tête d'Or) - Grenoble - Annecy

- Friebourg sur le Rhin - Hambourg

- Bruxelles (entre autres le parc de Woluwe, le parc Roi Baudouin, le Scheutbos) - Mouscron - Seneffe

- Amsterdam - Rotterdam - La Haye - Utrecht

Conclusion

Cette méthode de gestion, qui s'applique à grande échelle, tout autant en superficie que dans le temps, nous apparaît comme étant saine pour les générations futures. Il reste cependant des progrès à faire, mais il faut espérer que ce concept se développe un maximum. Il contribue en effet à redonner à la nature toute son envergure et ainsi à faciliter une prise de conscience collective sur le caractère essentiel du respect de l'environnement.

Voir aussi

Liens externes

bibliographie

Notes et références

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