Sortie du nucléaire civil
La sortie du nucléaire civil est l'arrêt de l'utilisation de l'énergie nucléaire pour la production d'électricité. Elle comprend essentiellement l'arrêt des centrales nucléaires.

La sortie du nucléaire civil est l'arrêt de l'utilisation de l'énergie nucléaire pour la production d'électricité. Elle comprend essentiellement l'arrêt des centrales nucléaires.
La sortie du nucléaire civile a été mise en place en Autriche (1978), Suède (1980), Italie (1987), Belgique (1999) et Allemagne (2000), et elle a été discutée dans de nombreux autres pays. L'Autriche interdit l'utilisation de l'énergie nucléaire dans sa constitution. Les Pays-Bas et l'Espagne ont des lois qui interdisent la construction de nouvelles centrales nucléaires. Dans d'autres pays, ces politiques ont été suspendues, par exemple en Suisse, ou le moratoire existant sur la construction de centrale n'a pas été reconduit par le peuple.
L'expression «sortie du nucléaire» est essentiellement utilisée par les militants antinucléaires. Ceux-ci montrent du doigt l'insécurité nucléaire, les effets sur l'environnement et leurs conséquences sociales et politiques. À la sortie du nucléaire est fréquemment associée l'idée de développer les énergies renouvelables.
Pays ayant renoncé à l'énergie nucléaire civile
Autriche
Après avoir construit la centrale nucléaire de Zwentendorf, le peuple autrichien s'est prononcé contre sa mise en service en 1978 lors d'un référendum. L'utilisation de l'énergie nucléaire est interdite depuis 1999 par la constitution autrichienne. Pour plus d'information, voir la liste des réacteurs nucléaires en Autriche
Suède
Après la fusion partielle du cœur d'un réacteur de Three Mile Island (É. -U. ) en 1979, un référendum a eu lieu en Suède et s'est prononcé contre l'utilisation future de l'énergie nucléaire dans le pays. Par conséquent, le parlement suédois décida en 1980 qu'aucune nouvelle centrale nucléaire ne devrait être construite, et que la sortie du nucléaire civil devrait être réalisée avant 2010.
Après la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, la question de la sécurité nucléaire resurgit en Suède. En 1997, le parlement suédois décida d'arrêter l'un des réacteurs nucléaires de la centrale nucléaire de Barsebäck le 1er juillet 1998, et un second avant juillet 2001, sous la condition que leur production électrique serait compensée. Le gouvernement suivant, conservateur, essaya d'annuler l'arrêt des réacteurs, mais après de nombreuses protestations, décida d'étendre la limite temporelle à 2010. À Barsebäck, le réacteur 1 a été arrêté en 1999 et le réacteur 2 en 2005.
En août 2006,3 des 10 réacteurs nucléaires suédois ont été temporairement arrêtés à cause de l'inquiètude générée par l'incident majeur de la centrale nucléaire de Forsmark.
La plus importante centrale nucléaire suédoise, Ringhals, dispose de 4 réacteurs et est située environ 10 km au sud de Göteborg. Elle délivre environ 24 TWh par an, soit 21 % de la consommation électrique suédoise[1].
Italie
En 1987, soit un an après la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine), il fut décidé par référendum de la sortie du nucléaire civil en Italie. Les quatre centrales nucléaires présentes en Italie furent arrêtées, la dernière en 1990.
Un moratoire sur la construction de nouvelles centrales, originellement voté de 1987 à 1993, a depuis été prolongé indéfiniement. [2]
L'Italie importe de l'électricité nucléaire (surtout de France), et la société italienne Enel SPA investit dans la construction de réacteurs nucléaires en France et en Slovaquie, ainsi qu'au développement de la technologie de l'EPR.
En mai 2008, le nouveau gouvernement de Silvio Berlusconi a annoncé le retour à l'énergie nucléaire dans les cinq ans[3].
Belgique
L'abandon de l'énergie nucléaire a été décidée en 1999 par le gouvernement de l'époque (libéraux, socialistes, et écologistes). Une loi exige l'arrêt des 2 centrales nucléaires belges de Dœl et de Tihange après 40 ans d'exploitation et interdit la construction de nouveau réacteur nucléaire.
Après que la loi fut votée, il a été dit que cette décision serait supprimée dès qu'un gouvernement sans écologiste serait au pouvoir. [4]
En 2003, un nouveau gouvernement a été élu sans les Verts. En septembre 2005, le gouverment décide d'étendre la période d'arrêt du nucléaire de 20 ans supplémentaires. La raison évoquée cette décision est le coût de l'importation d'électricité à l'étranger, et les restrictions imposées par l'accord de Kyoto concernant les émissions de gaz à effet de serre des centrales thermiques au fioul ou au charbon.
En août 2005, la société Suez racheta près de 98,5% des parts de la société Electrabel, qui exploite les centrales nucléaires belges. [5] Au début de l'année 2006, Suez et Gaz de France ont annoncé une fusion.
Allemagne
L'abandon progressif de l'énergie nucléaire a été décidée en Allemagne par le biais de la convention du 14 juin 2000 entre la coalition au pouvoir à l'époque (verts et socialistes) et les exploitants, qui a mené à une modification de la loi sur le nucléaire. Les quantités d'énergie à produire chaque année par chaque centrale sont fixées pour les trente-deux années suivant la signature de cette convention.
Suite à la signature de cette convention, deux centrales nucléaires étaient déjà arrêtées fin 2005.
Il en résulte le scénario de sortie suivant jusqu'en 2020 :
Puissance installée en MW | Couverture des besoins en TWh | |||
Année | Nucléaire | Autre | Nucléaire | Autre |
---|---|---|---|---|
2005 | 21690 | 1029 | 164,4 | 5,2 |
2006 | 21690 | 1029 | 164,4 | 5,2 |
2007 | 21690 | 1029 | 162,0 | 7,6 |
2008 | 20465 | 2254 | 155,5 | 14,1 |
2009 | 20465 | 2254 | 151,0 | 18,6 |
2010 | 19625 | 3094 | 143,6 | 26,0 |
2011 | 18819 | 3900 | 134,8 | 34,7 |
2012 | 15636 | 7083 | 109,1 | 60,5 |
2015 | 14226 | 8139 | 98,0 | 71,6 |
2020 | 5739 | 16980 | 23,1 | 146,5 |
Pays envisageant de renoncer à l'énergie nucléaire
Pays ayant renoncé à un moratoire sur l'énergie nucléaire
Pays n'envisageant pas d'avoir recours à l'énergie nucléaire
De nombreux pays ont inscrit la non-utilisation de l'énergie nucléaire dans leur loi nationale : l'Australie, le Danemark, la Grèce, l'Irlande et la Norvège ont proscrit tout projet de construction de centrale suite à la catastrophe de Tchernobyl.
L'Australie dispose néanmoins d'un réacteur de recherche (OPAL), inauguré en 2007, mais aussi de Synroc pour contenir les déchets nucléaires.
Pays n'ayant pas recours à l'énergie nucléaire
Hormis l'Afrique du Sud, la majorité du continent africain n'utilise pas l'énergie nucléaire. Néanmoins, l'Algérie a construit une centrale à Aïn Oussara (réacteur à eau lourde) avec l'aide de la Chine et de l'Argentine, qui est en service depuis 1993. Elle dispose en outre d'un réacteur de recherche à eau légère à Draria.
En Amérique du Sud, seuls l'Argentine et le Brésil disposent de centrales nucléaires. Le président Lula a signé un accord avec son homologue argentin, la présidente Cristina Kirchner, en 2008, pour un programme commun de nucléaire, comprenant un volet d'enrichissement d'uranium.
Au Moyen-Orient, seul Israël dispose d'électricité d'origine nucléaire. Pour la totalité de ces pays, il est difficile de savoir quelle est leur position comparé à l'énergie nucléaire. En spécifique, des tentatives de construire des centrales ont déjà eu lieu en Irak avec Osirak, et en Iran avec Bushehr. Jusqu'désormais elles sont stoppées par la communauté mondiale pour des raisons de non-prolifération nucléaire. Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan essaie aussi de relancer le programme nucléaire de la Turquie.
Références
- ↑ Vattenfall - QuickLink
- ↑ http ://energytrends. pnl. gov/italy/it004. htm
- ↑ AFP
- ↑ [pdf] Philip Ruffles, Michæl Burdekin, Charles Curtis, Brian Eyre, Geoff Hewitt, William Wilkinson, «An Essential Programme to Underpin Government Policy on Nuclear Power», July 2003, Nuclear Task Force. Consulté le 19 mai 2006
- ↑ Big French Utility Offers a Full Buyout in Belgium - New York Times
Voir aussi
Liens externes
Liens en français
- Le Réseau Sortir du nucléaire et ses scénarios de sortie du nucléaire
- L'association Sortir du nucléaire (Suisse)
- L'association Sortir du nucléaire (Canada)
- Site des Verts de la région Dunkerquoise
- Association visant à la sortie du nucléaire dans la région Nord Pas de Calais
- Le Comité Stop Nogent-sur-Seine (France)
Liens en anglais
- Mechanical Engineering Magazine Online : the high price of nuclear phaseout
- Campaign for nuclear phaseout in Canada with many resources
- WISE/NIRS Nuclear Monitor : Status of nuclear in EU member states
- Research paper detailing perspectives for energy politics in the UK (pdf)
- Greenpeace : Referenda and nuclear power plants
- Germany split over green energy
- Grist magazine : Germany says auf Wiedersehen to nuclear power, guten Tag to renewables
- The German federal ministry of environment, nature conservation and reactor safety about the phase-out
Liens en allemand
- Atomausstieg : Aktuelles, Hintergrund, Daten/Infografiken der "Agenda 21 Treffpunkt" im Bildungsserver learn :line NRW
- Emnid-Umfrage : Deutsche für Atomausstieg (Die Welt, 2.8.2005)
- EU-Umfrage : Europäer für den Atomausstieg (30.1.2006)
- Fakten für einen Atomaustieg
- Begrenzte Menge an Kernbrennstoffen
- Studie von Greenpeace, welche die mit dem Atomausstieg verbundenen Chancen aufzeigt
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