Méthane

Le méthane est un hydrocarbure de la famille des alcanes.

Définitions :

  • Gaz inodore, incolore et combustible qui est plus léger que l'air et qui est le principal composant des gaz d'enfouissement (source : tpsgc-pwgsc.gc)
  • Gaz à effet de serre émis dans l'atmosphère par des sources naturelles comme les milieux humides, mais provenant aussi d'un certain nombre de sources anthropiques, surtout le fumier, les rizières, les décharges municipales, les mines de charbon et les fuites de puits de forage et d... (source : ec.gc)
  • Gaz incolore et inflammable, le méthane se dégage des végétaux en décomposition ou de la part fermentescible des ordures ménagères. (source : csdu-lapouyade)
Méthane
 
Représentation de Cram et vue 3D
Général
Nom IUPAC Méthane
N° CAS 74-82-8
N° EINECS 200-812-7
PubChem 297
SMILES
InChI
Apparence gaz
Propriétés chimiques
Formule brute CH4  [Isomères]
Masse molaire 16,0425 gmol-1
Propriétés physiques
T° fusion 90,55 K (-182,6 °C)
T° vaporisation 111,75 K (-161,4 °C)
Densité 415 kg/m³ (à -164 °C),
sous forme gazeuse 0.717 kg/m³
T° d'auto-inflammation 540 °C
Précautions
Classification UE
Extrêmement inflammable
F+
Phrases R 12
Phrases S 9 - 16 - 33
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le méthane est un hydrocarbure de la famille des alcanes.

De formule brute CH4, la molécule de méthane est formée d'un atome de carbone (C) et quatre atomes d'hydrogène (H).

Elle est désignée par le code R50 dans la liste des gaz fluorés et frigorigènes.

C'est un des principaux gaz à effet de serre.

Science

Le méthane est le composant principal du gaz naturel.

Formation

C'est le principal constituant du biogaz issu de la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l'absence d'oxygène. Il est fabriqué par des bactéries méthanogènes qui vivent dans des milieux anaérobiques c'est-à-dire sans oxygène.

Le méthane est ainsi l'unique hydrocarbure classique qui peut être obtenu rapidement et aisément grâce à un processus biologique naturel. Nous utilisons essentiellement du gaz naturel et par conséquent du méthane fossile, mais l'utilisation du méthane renouvelable, aussi appelé biogaz, est en développement : Suède, Allemagne, Danemark, Viet-Nam, Cambodge, Chine, Inde...

Le méthane se dégage naturellement des zones humides peu oxygénées comme les marais et les terres inondées. Il se forme aussi dans l'estomac des mammifères. Ce gaz est d'ailleurs présent en faible quantité dans les flatulences humaines [1].

Des quantités importantes de méthane sont piégées sous forme d'hydrates de méthane (clathrates) au fond des océans ; leur exploitation est envisagée (2007).

Propriétés

Point triple 90,68 K (-182,47 °C)
11,7 kPa
Point critique 190,45 K (-82,7 °C)
4,596 MPa
CH4 + 2O2 → CO2 + 2H2O
méthane + dioxygènedioxyde de carbone + eau

Le méthane dans l'Univers (source ESA)

Vue d'artiste de la sonde Huygens dans l'atmosphère d'azote - méthane de Titan


Histoire

Alessandro Volta découvre le méthane en 1776 en s'intéressant au «gaz des marais» (l'ancien nom du méthane).

C'est à cause du grisou, responsable (encore aujourd'hui) de trop nombreuses catastrophes minières que furent mises au point, les lampes de sûreté dans les mines de charbon, et surtout la lampe de Davy.

Jusqu'aux années 1970, l'impact du méthane sur le climat était inconnu. En 1976, il a été démontré que le méthane était un gaz à effet de serre.

Ce n'est qu'avec la conquête spatiale qu'on a découvert l'omniprésence de ce corps dans l'Univers.

Utilisation

Les gisements fossiles de gaz naturel comportent entre 50 et 60 % de méthane, le gaz naturel brut est épuré avant d'être injecté sur le réseau de distribution. La proportion de méthane présent dans le gaz naturel que nous utilisons est supérieure à 90% dans la majorité des gaz.

Le méthane biologique, ou biogaz, qui est produit par la fermentation anaérobie de matière organique comporte 50 à 80 % de méthane, (60-65% le plus souvent)

Le biogaz produit dans les décharges pourrait être (bien davantage) récupéré et valorisé sous forme d'électricité, de chaleur ou comme carburant automobile. Pour l'instant, seules quelques expériences isolées (dans des fermes, des déchèteries... ) ont vu le jour, spécialement dans les régions les plus froides (nord de l'Allemagne, de la France, Scandinavie... ), mais la rentabilité économique de ces installations est loin d'être acquise. [réf.  nécessaire] (voir l'expérience en prison rwandaise)

Environnement : contribution à l'effet de serre

Le méthane, gaz à effet de serre

Le méthane est un gaz à effet de serre qui influe sur le climat. Il absorbe une partie du rayonnement infrarouge émis par la Terre, et l'empêche ainsi de s'échapper vers l'espace. Ce phénomène contribue au réchauffement de la Terre.

De plus il contribue aussi indirectement à l'effet de serre en diminuant la capacité de l'atmosphère à oxyder d'autres gaz à effet de serre (comme les fréons). Son utilisation comme combustible émet du CO2 à hauteur de 380 Mt/an (les émissions industrielles avoisinent 6000 Mt/an) et de la vapeur d'eau, autre gaz à effet de serre important.

L'influence du méthane sur le climat est moins importante que celle du dioxyde de carbone mais elle est lorsque même préoccupante. Une molécule de méthane absorbe en moyenne 25 fois plus de rayonnement qu'une molécule de dioxyde de carbone sur une période de 100 ans, son potentiel de réchauffement global (PRG) est par conséquent de 25 ; à échéance 20 ans, son PRG est même de 62. Le méthane est reconnu comme le 3e gaz responsable du dérèglement climatique, après le CO2 et les fréons) [4].

Dans le passé, le taux de méthane dans l'atmosphère a varié comme la température. La concentration de méthane a augmenté d'environ 150 % depuis 1750 et atteint actuellement un taux inégalé dans l'histoire. Cette augmentation est essentiellement due aux activités humaines.

On estime que sans sa présence, la température moyenne de surface de la Terre serait plus basse de 1,3 °C.

Sources de méthane

Globalement, on estime les émissions de CH4 vers l'atmosphère à 500 Mt/an, dont les trois quarts proviennent de sources d'origine anthropique.

Les principales sources (par ordre d'importance quantitative estimée) sont[réf.  nécessaire] :

Prospective : Les variations futures de ces émissions sont incertaines, mais on prévoit une augmentation des apports de l'énergie fossile, des déchets, des sources agricoles et marines du fait du développement de la population mondiale, de l'industrialisation de certains pays et de la demande croissante en énergie, mais aussi du réchauffement climatique.

Les puits de méthane

Les différents mécanismes d'élimination du méthane atmosphérique retirent environ 515 Mt/an. Le principal puits à CH4 est le radical hydroxyle OH. contenu dans l'atmosphère, qui contribue à 90% de la disparition de CH4. Le radical OH, agent oxydant des principaux polluants de l'atmosphère (CH4, CO, NOx, composés organiques), provient de la dissociation photochimique de O₃ et de H2O. La teneur en radical hydroxyle est par conséquent influencée par la concentration atmosphérique en CH4 mais également par celle de ses produits, dont CO. De même, divers mécanismes affectent la teneur en OH.  :

On a constaté que depuis 1750, le niveau d'OH a diminué d'environ 20% du fait de l'augmentation en CO et CH4, et est actuellement stable. D'ici 2050, ce niveau devrait encore diminuer de 25%, ce qui aura un impact important sur les teneurs en éléments traces gazeux. Les 10% restants sont dus à l'oxydation du méthane en terrain sec par des bactéries méthanotrophes qui l'utilisent comme source de carbone, mais aussi par son transfert vers la stratosphère.

L'évolution de la concentration en méthane semble marquer le pas[7] (2007)  ; cela pourrait s'expliquer par une destruction accélérée de molécules d'ozone O₃, catalysée par des radicaux NO. en plus grande quantité[8], . [9]

Réduire les émissions de méthane

Il existe des moyens de diminuer les émissions de méthane pour diminuer son action sur l'effet de serre :

Notes et références

  1. Suarez F., Furne J, Springfield J, Levitt M,  «Insights into human colonic physiology obtained from the study of flatus composition», dans Am J Physiol, vol.  272 (5 Pt 1), 1997, p.  G1028–33.
  2. Température d'auto-inflammation du méthane dans l'air
  3. Atreya S, Le méthane, signe de vie sur Mars et Titan ?, Pour la Science, 2007, juin 2007, p38-45
  4. Benjamin Dessus, Hervé Le Treut et Bernard Laponche, «Effet de serre, n'oublions pas le méthane» dans La Recherche (ISSN 0029-5671) n°417 (mars 2008) [lire en ligne  (page consultée le 25 juillet 2008) ]
  5. Nature, Avril 2008
  6. Journal of Animal Science, 2007
  7. Evolution de la concentration de méthane dans l'atmosphère
  8. Réactivité du méthane et de l'ozone en haute atmosphère
  9. Inversion des sources et puits de gaz dans l'atmospgère

Les premiers alcanes : méthane, éthane, propane, butane, pentane, hexane, heptane, octane, nonane, décane

Voir aussi


Recherche sur Google Images :



"Le méthane (CH4) et le protoxyde ..."

L'image ci-contre est extraite du site www.manicore.com

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (394 x 309 - 14 ko - jpg)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :

Chercher sur Amazone Refaire la recherche


Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thane.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 13/11/2008.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu