Pile électrique

Une pile électrique ou simplement une pile est un dispositif électrochimique, ce système transforme l'énergie d'une réaction chimique en énergie électrique.

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Piles salines et alcalines, les plus courantes.
Piles salines et alcalines, les plus courantes.

Une pile électrique ou simplement une pile est un dispositif électrochimique, ce système transforme l'énergie d'une réaction chimique en énergie électrique. Dans une pile les réactifs sont introduits à la fabrication, lorsque ils sont épuisés on doit remplacer la pile par une neuve.

Par extension et, quelquefois par abus de langage, le terme pile désigne d'autres générateurs électrochimiques : accumulateur électrique, pile à combustible. En réalité, une pile désigne un dispositif qui ne peut être rechargé, le terme "pile rechargeable" est seulement commercial.

Principe

Symbole
Symbole

Le boîtier d'une pile abrite une réaction chimique entre deux substances dont l'une peut céder aisément des électrons (matériau réducteur), et l'autre qui les absorbe (matériau oxydant). Une telle réaction est appelée une oxydo-réduction.

Chaque élément du couple oxydant/réducteur est relié à une électrode. Ces électrodes, lorsqu'elles sont reliées à un consommateur électrique, provoquent la circulation d'un courant électrique ; la réaction chimique provoque une circulation de charges (électrons, ions). Une pile apporte par conséquent du courant continu.

Ce système est utilisé pour les piles électriques et les batteries d'accumulateurs, avec divers couples électrochimiques. Une pile électrique peut contenir plusieurs de ces couples montés en série, ce qui permet d'augmenter la tension disponible aux limites de la pile.

Il est possible de réaliser une pile artisanale, par exemple en piquant dans un citron un trombone déplié (en acier) et un fil électrique dénudé (en cuivre) reliés à une petite lampe ou une diode électroluminescente bien choisie. On trouve dans le commerce des gadgets qui utilisent ce principe : par exemple des petites horloges à quartz qui sont alimentées par une pomme de terre.

Histoire

Principe de la pile Volta
Principe de la pile Volta

Il existe des objets archéologiques ressemblant à des piles. C'est par exemple le cas de la pile électrique de Bagdad qui est datée entre -250 et +250. L'hypothèse faisant de ces objets des piles électriques, bien que plausible, reste cependant non prouvée et est par conséquent controversée. Il n'existe par ailleurs aucun lien historique entre ces objets et le développement des piles contemporaines.

En 1786, Luigi Galvani, observe que les muscles d'une cuisse de grenouille se contractent lorsque elle est mise en contact avec des métaux, de la même manière que lorsqu'on la branche sur une machine électrostatique. Il découvre que la réaction est plus forte lorsque on utilise un instrument composé de deux métaux différents.

En opposition avec les travaux de Galvani (électricité d'origine animale), Alessandro Volta invente la première pile à colonne le 17 mars 1800 (publication soumise le 20 mars 1800 dans une lettre en français au président de la Royal Society, Joseph Banks) ; ces premiers systèmes étaient formés d'un'empilement'de disques de deux métaux différents séparés par des disques de feutre, imbibés d'acide, d'où le nom de l'invention. La pression de la colonne sur les disques du bas provoque un assèchement des cylindres de feutre qui finissent par ne plus remplir leur office. Volta invente par conséquent rapidement la pile à couronne, formée d'empilements plus petits montés en série. Dès 1802 William Cruikshank crée la pile à auge en disposant verticalement les lames de zinc et de cuivre dans un bac à parois isolantes rempli d'eau acidulée. Elle est bien plus simple à produire que la pile de Volta.

Quelques jours après l'invention de Alessandro Volta, deux chimistes britanniques, William Nicholson (1753-1815) et Sir Anthony Carlisle (1768-1840) utilisent la pile de Volta pour réaliser la première électrolyse (électrolyse de l'eau) le 2 mai 1800.

Piles polarisables

Entre 1813 et 1815, William Hyde Wollaston développe la pile Wollaston dans laquelle l'électrode de cuivre entoure l'électrode de zinc. Cela permet de doubler la surface de l'électrode et de prolonger le fonctionnement de la pile. Ces premières piles souffrent en effet d'un défaut de fonctionnement : la polarisation.

La réaction d'oxydo-réduction provoque une accumulation de sous-produits qui perturbe le fonctionnement de la pile. Dans ces piles zinc-cuivre c'est la réduction de l'acide de l'électrolyte qui produit un dégagement de bulles hydrogène sur le cuivre qui empêche le passage du courant. Au bout d'un certain temps, il est par conséquent nécessaire de nettoyer la pile de ces dépôts pour qu'elle continue de fonctionner.

En 1813, Napoléon apporte à l'École polytechnique une pile voltaïque de 600 couples de cuivre et de zinc, occupant 54 mètres carrés de surface. Humphry Davy fait construire une pile Cruikshank formée de 200 auges et de 2 000 couples à l'institut Royal de Londres. Avec ces piles monumentales il était possible d'obtenir des intensités de 10 ampères, soit des puissances de l'ordre de la dizaine de kW.

Piles impolarisables

Principe de la pile Daniell
Principe de la pile Daniell

Dans ces piles les produits de la réaction d'oxydo-réduction utilisée n'altèrent pas les propriétés électrochimiques de la totalité.

En 1829, Antoine Becquerel crée la première pile à deux liquides séparés en enfermant la plaque de zinc en solution acide dans un gros intestin de bœuf, qui la sépare de l'électrode de cuivre positionnée dans un bain de sulfate de cuivre. La génération d'hydrogène est remplacée par une accumulation de cuivre sur les parois de la cathode.

Le principe est amélioré en 1836 par John Frederic Daniell qui remplace l'intestin de bœuf par un vase en terre poreuse. La pile Daniell est la première à offrir une source durable d'énergie. Sur le principe de la pile Daniell, on créera ensuite plusieurs améliorations technologiques comme les piles Callaud qui seront utilisées par les compagnies de téléphone dans les années 1860.

Johann Christian Poggendorff invente en 1842 la pile à bichromate : elle dégage de l'oxygène qui se recombine avec l'hydrogène responsable de la polarisation. Créée en 1850, la pile Grenet est une pile à un seul liquide, avec des électrodes en charbon et en zinc amalgamé (plongé dans le mercure) dans un électrolyte d'acide sulfurique et de bichromate de potasse. Lorsque la pile n'était pas utilisée, il était cependant nécessaire de retirer l'électrode en zinc de la solution pour la préserver. Diverses améliorations (pile Trouvé, pile Chardin, pile Voisin et Dronier …) vont suivre pour isoler cette électrode.

Ces piles bouteilles seront utilisées jusqu'au début du XXe siècle : la puissance et la tension élevée des piles au bichromate ont été longtemps appréciées au laboratoire. Elles ont été peu utilisées comme pile domestique à cause de la toxicité du bichromate et des problèmes d'entretien de l'électrode.

Piles à dépolarisation

Piles boutons
Piles boutons

Ces piles utilisent un réducteur pour éliminer les produits de réaction qui se forment à la cathode.

La première pile à dépolarisation est inventée en 1838 par William Robert Grove. Il remplace le cuivre par du platine et utilise de l'acide nitrique (nommé acide azotique à cette époque). Il obtient une pile puissante mais chère car le platine est un métal rare. En 1843 Robert Wilhelm Bunsen remplace le platine par du charbon ce qui réduit notablement les coûts. Mais la dépolarisation nitrique entraîne un dégagement de vapeurs toxiques qui rend l'emploi de ces piles malcommode.

En 1867, Georges Leclanché crée la première pile à dépolarisant solide : le dioxyde de manganèse. La pile Leclanché est moins puissante que la pile bouteille mais ne nécessite aucun entretien (elle «ne s'use que si on s'en sert» comme dira la publicité de la pile Wonder). En 1888 Carl Gassner invente la pile sèche en gélifiant la solution de chlorure d'ammonium avec de l'agar-agar. Avec quelques améliorations, cette pile sèche est systématiquement utilisée actuellement.

Samuel Ruben et Philipp Rogers Mallory créent la pile au mercure au cours de la Seconde Guerre mondiale. La première pile alcaline grand public sera conçue par Lewis Urry en 1959 pour Union Carbide.

En 1970, les premières piles au lithium, qui permettent de remplacer le zinc par un métal plus réducteur, sont mises au point. Elles sont commercialisées en 1977.

Des piles ont été utilisées comme références pour définir une norme de tension avant d'être détrônée par une mesure basée sur l'effet Josephson : la pile Daniell, puis la cellule de Clark inventée en 1872 par Josiah Latimer Clark a été employée jusqu'en 1905, puis elle a été remplacée par la cellule de Weston jusqu'en 1972.

Piles de concentration

Il existe aussi ce qu'on nomme des piles de concentration qui sont des dispositifs électrochimiques comme les piles (deux solutions et un pont salin) qui tirent leur énergie de la différence de concentration d'un soluté d'une solution à l'autre. Les solutions et les anodes sont toutes de même type. C'est une méthode simple pour fabriquer de l'électricité. Ce modèle de pile intervient en particulier dans l'industrie métallurgique au niveau de la galvanisation et de l'étude de la corrosion.

Classification

Une pile de 4,5 V - LR12
Une pile de 4,5 V - LR12

La plupart des cellules voltaïques sont limitées à 1,5 V, à cause des potentiels électrochimiques de leurs composants. Les cellules à base de lithium peuvent apporter des tensions plus élevées (jusqu'à 3 volts).

Classification par capacité

La capacité d'une pile est fréquemment exprimée en ampères-heures (1 Ah = 3600 coulombs). Si une pile peut apporter un ampère (1 A) de courant pendant une heure, elle a une capacité de 1 Ah. Si elle peut apporter 1 A pendant 100 heures ou 2 A pendant 50 h, etc., sa capacité est de 100 Ah. Elle est directement dépendante de la quantité d'électrolyte et d'électrode dans la pile.

Rappel : la valeur en ampère heures n'est semblable que pour des voltages semblables! En courant continu, l'énergie est le multiple de l'intensité et du temps par la tension. on obtient par conséquent 1 Wh <-> 1 Ah x 1 V <-> 1A x 1h x 1V. Pour une même valeur en Ah, une pile de 3V peut apporter deux fois plus d'énergie qu'une pile de 1,5 V.

La capacité d'une pile dépend aussi d'autres facteurs comme l'intensité du courant, la durée d'utilisation, la température, etc. Les fabricants de batteries emploient par conséquent une méthode standard pour évaluer leurs piles. La loi de Peukert modélise la capacité d'une pile selon le courant débité.

Classification par format

Le format des piles électriques est normalisé par la Commission électrotechnique mondiale (CEI) et par l'American National Standards Institute (ANSI). Bien que la norme CEI soit devenue un standard, un certain nombre d'appellations propres aux fabricants de piles subsiste.

Icône de détail Article détaillé : Piles et accumulateurs standard.

Classification par technologie

Depuis décembre 1998, les piles au mercure sont interdites en Europe (directive 98/101/CE) ainsi qu'aux États-Unis pour des problèmes environnementaux. Il existe par conséquent trois grandes technologies de piles grand public :

Utilisation des piles

En moyenne les piles électriques sont jetées alors qu'elles possèdent encore un tiers d'énergie utilisable[2]. En effet, les appareils électroniques (appareil photo numérique, lecteur MP3, etc. ) ont besoin d'une tension minimale pour fonctionner, or la tension des piles baisse au cours de leur décharge. De telles piles (alcalines ou charbon-zinc) peuvent dans ce cas encore être utilisées pour alimenter des appareils moins exigeants (réveil, jouet, lampe de poche, télécommande, etc. ).

La performance d'un ensemble de piles est celle de son élément le plus faible. De plus, si un élément était moins chargé que les autres, il serait parcouru par un courant électrique à cause des autres piles (ce qui reviendrait à le charger à l'envers et deviendrait dangereux). Il faut par conséquent changer toutes les piles en même temps et utiliser des modèles semblables.

En général toutes les piles se déchargent au cours du temps, même si elles ne sont pas utilisées. Il existe des technologies de piles activables qui permettent de retarder le démarrage de la réaction. Elles sont par exemple utilisées dans les éléments de sécurité (airbag, balise de détresse de bateau, etc. ) ou dans certaines applications militaires.

Recyclage

Piles usagées
Piles usagées

Les piles sont des déchets à traiter avec précaution. Elles contiennent des métaux (nickel - cadmium - mercure - plomb - fer - zinc - lithium) dont certains sont toxiques et nocifs pour l'environnement. En outre les piles ne sont bien entendu pas biodégradables.

Les métaux lourds ont été éliminés de la majorité des piles vendues sur le marché. Ainsi les piles alcalines ne contiennent plus de métaux lourds (sauf à l'état de trace), la loi l'interdisant depuis des années. Certaines piles boutons en revanche contiennent encore du mercure qui est un métal lourd dangereux. C'est aussi le cas de certains accumulateurs Ni-Cd qui contiennent du cadmium.

Les piles ne doivent pas être jetées dans une poubelle ordinaire, mais rapportées dans un point de collecte.

En France, les vendeurs qui commercialisent des piles et des batteries sont tenus de les reprendre gratuitement une fois usagées. Les piles doivent ensuite être valorisées ou éliminées. En Suisse, une taxe comprise dans le prix de vente finance le recyclage des piles. En Belgique, environ 70 % des piles étaient collectées en 2000. En France en 2006, près de 9 000 tonnes ont été collectées et recyclées selon l'Ademe[3].

Le recyclage permet de récupérer des métaux réutilisables (fer, manganèse, zinc et mercure essentiellement). Mais les piles ne sont pas recyclables à 100 %, et les scories résiduelles doivent être déposées dans des décharges. 22. Taux de recyclage en 1999 : 55% contre 35% en 1998 (nouveau procédé pour les piles salines et alcalines). Ce taux est basé sur le poids total brut des piles collectées. 15% à 18% du poids des piles est formé d'eau.

Incinération (valorisation thermique)  : 10%

Marché

En 2004,875 millions de piles ont été vendues en France (alcalines 75 %, salines 22 %, rechargeables 2 %) [4], 100 millions en Belgique en l'an 2000[3].

Parmi les fabricants de piles, on peut citer : Duracell, Energizer, Sony, Rayovac, Varta, Philips, Panasonic, Saft, Kodak, etc.

Notes

  1. Zinnikers Batterie und Akku Seiten, La pile parfaite
  2. La fausse mort des piles, brochure de la plate-forme d'information des cantons romands.
  3. ab http ://www. observ. be/FR/Piles/piles. shtml
  4. Qui sont les champions... des piles. Le journal du Management 26/04/2006

Voir aussi

Liens externes


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"La pile de Volta"

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