Théories Gaïa

Le terme générique théories Gaïa fait référence à un ensemble d'hypothèses et de théories selon lesquelles :

Le terme générique théories Gaïa fait référence à un ensemble d'hypothèses et de théories selon lesquelles :

Bien que certains soutiennent que des aspects de la théorie Gaïa sont déjà parties intégrantes de nombreuses religions et cultures autochtones, la théorie Gaïa a dans un premier temps été décrite comme hypothèse (l'Hypothèse Gaïa) par James Lovelock, chimiste britannique, et Lynn Margulis, une microbiologiste américaine en 1974. Un modèle assez simple souvent utilisé pour illustrer l'hypothèse originelle est celui de Daisyworld. L'hypothèse originelle repose sur le concept d'homéostasie et soutient que les formes vivantes d'une planète hôte associées avec leur environnement, se sont comportées et se comportent encore comme un système auto-régulateur. Ce système naturel inclut la biomasse, l'atmosphère, la pédosphère et une mince couche de la lithosphère. De multiples formes de ce concept cœxistent, bien que controversées, et une partie au moins en est plus ou moins admise par la communauté scientifique.

Ces théories se veulent aussi très significatives pour l'écologie politique.

James Lovelock s'est officiellement désolidarisé de la façon dont la mouvance Gaïa présente sa théorie, qu'il estime caricaturée par eux.

Prédécesseurs de la théorie Gaïa

Il existe des précédents d'ordre mystique, scientifique et religieux à cette théorie. De nombreuses mythologies religieuses, comme certaines religions primitives des Amériques, voient la Terre comme un Tout plus grand que la somme de ses parties (holisme). Si les humains agissent comme espèce clé, pour prévenir les changements climatiques, l'extinction des primates, etc., dans ce cas ils peuvent générer une homéostasie avec leur seule cognition.

À la suite de Johannes Kepler qui voyait la Terre comme un organisme rond et unique, Vernadsky concevra la notion de biosphère et, en 1924, son ami paléontologiste et géologue Teilhard de Chardin forgera, en lien avec lui et le philosophe Edouard Le Roy, le concept de noosphère, que reprendra Vernadsky. Teilhard a ensuite influencé Thomas Berry et de nombreux humanistes catholiques du XXe siècle. Buckminster Fuller est le plus souvent vu comme ayant rendu l'idée respectable dans certains cercles scientifiques au XXe siècle. Lewis Thomas (1913-1993), quant à lui, envisage la Terre comme une cellule. Pour Lee Smolin aussi, les univers féconds pourraient provenir d'implosions de trous noirs. Toutes ces théories sont des «théories Gaïa».

Aucune de ces idées ne peut être reconnue comme hypothèse scientifique : par définition, une hypothèse scientifique doit pouvoir être testée (voir par exemple l'épistémologie de Karl Popper ou la réfutabilité) ; les idées citées ci-dessus ne pouvant être vérifiées, elles sont exclues du champ scientifique classique.

Ces conjonctures peuvent être reconnues d'un point de vue social et peut-être de philosophie politique, elles peuvent aussi avoir des implications d'un point de vue théologique.

Points de vue

La théorie Gaïa forme un ensemble d'hypothèses, allant de l'indéniable au radical :

Quelques biologistes voient le plus souvent cette activité comme une propriété émergente de l'écosystème : alors que chaque espèce poursuit son intérêt propre, la combinaison de leurs actions tend à contrebalancer les effets du changement environnemental.

Les opposants à ce point de vue évoquent plutôt les conséquences de l'activité des êtres vivants ayant résulté en des modifications drastiques par le passé plutôt qu'à un équilibre stable, telle que la conversion de l'atmosphère terrestre d'un milieu réducteur à un milieu riche en oxygène.

Une position plus poussée considère tous les êtres vivants comme parties d'un organisme unique, qui est appelé par eux Gaïa. De ce point de vue, l'atmosphère, les mers, la croûte terrestre seraient le résultat des interventions dues à Gaïa, à travers la diversité coévolutive des êtres vivants. Une partie importante des scientifiques récuse cette position ; cependant, le point de vue scientifique ne s'oppose pas - au contraire - à son examen.

La forme la plus extrême de la théorie Gaïa considère la planète Terre dans son ensemble comme un organisme; de ce point de vue, la biosphère terrestre manipulerait de façon «consciente» le climat de manière à rendre les conditions environnementales plus favorables à la vie. Néanmoins la vie est une chose, et la conscience une autre : où trouver un témoignage de la conscience d'une amibe, malgré ses nombreuses autorégulations ?

Aucune preuve ne vient confirmer ni infirmer cette hypothèse ; le problème se complique par le fait que quelques non-scientifiques confondent homéostasie et activité requérant un contrôle conscient, ce que l'examen de n'importe quel thermostat suffit néenmoins à invalider.

Il existe des versions encore plus spéculatives de Gaïa, surtout celles soutenant que la Terre est effectivement consciente ou partie d'une évolution bien plus vaste. Ces hypothèses sont aujourd'hui reconnues comme hors du champ scientifique.

De toutes ces hypothèses, Lovelock apparaît se positionner vers le milieu, Margulis étant plus conservatrice.

Malheureusement, la majorité des partisans de cette théorie ne précisent pas précisément où ils se situent sur cette échelle, ce qui rend la discussion et la critique de cette théorie difficile. Ceci est partiellement dû à la confusion existante entre observateur conscient (par exemple le scientifique) et le manipulateur actif (par exemple l'activiste). Beaucoup d'efforts de la part des tenants de cette théorie consistent à clarifier les différences existant entre les différentes hypothèses. Une vue fréquente voit la Théorie Gaïa de Margulis comme faisant partie du champ de la biologie, et la différencie de l'Hypothèse originale. Les gaïens surtout, se voient comme faisant partie de l'homéostasie de la biosphère - que leur rôle soit effectivement indispensable ou non.

Gaïa en sciences sociales

Un point de vue social de la théorie Gaïa concerne le rôle des humains comme espèce clé. Si les humains agissent pour prévenir le changement climatique global, etc., dans ce cas ils agissent eux-mêmes pour assurer une homéostasie.

Gaïa en politique

Les partisans politiques de cette théorie s'appellent quelquefois les gaïens et cherchent à maintenir l'homéostasie de la Terre, lorsqu'ils constatent que celle-ci penche d'un côté de la balance, par exemple pour empêcher les modifications climatiques anthropiques, les extinctions, la destruction des forêts anciennes... Au final, ils cherchent à coopérer pour «manipuler consciemment le système pour restaurer son équilibre». Une telle activité «définit» l'homéostasie. Toutefois, pour être efficace, cette activité repose sur la recherche et la compréhension des équilibres homéorhétiques, ne serait-ce que pour trouver les leviers pour intervenir dans un système qui évolue dans une direction défavorable.

Certains gaïens semblent développer une nouvelle théorie, fusionnant les conclusions d'ordre biologique et politique. Ils voient cette idéologie comme une protoscience de l'écologie humaine. Ces idées incluent le fait de voir les humains comme une espèce clé, qui peut agir pour empêcher les modifications climatiques, les extinctions de primates, etc. et maintiennent délibérément l'équilibre dans toute la biosphère.

Les gaïens affirment qu'il est du devoir moral de l'homme d'agir ainsi - action s'inscrivant dans le cadre du principe de précaution. De telles vues influencent les partis verts, Greenpeace et des ailes plus radicales du mouvement environnemental. Certains voient cette activité comme un mouvement écologique indépendant.

Un gaïen ne se demande pas passivement «ce qui se passe» mais plutôt «ce qu'il y a à faire ensuite», par exemple, terraformation, génie climatique ou même à petite échelle le jardinage. Ainsi, des modifications peuvent être délibérément planifiées et conduites, comme en écologie urbaine et en écologie industrielle.

L'activisme politique des gaïens ressemble à celui des néo-païens comme les Wiccans et autres "earth based religions" (religions basé sur la terre), ceci découle d'une analogue conception métaphysique de la Planète, et du principe de responsabilité personnelle/devoir d'agir, afin d'assurer une bonne homéostasie, qui est perçu aux yeux des néo-païens comme le flux harmonieux d'énergie-matière-spiritualité entre l'individu et la divinité Gaïa, dans un esprit de communion, réciprocité et égalité.

Débat sémantique

La question de ce qu'est un organisme et de l'échelle à laquelle il est rationnel de parler d'organisme plutôt que de biosphère, peut donner naissance à un débat sémantique.

Nous sommes des écologies dans le sens où notre corps abrite des bactéries ou des parasites, et pour ces derniers, notre corps forme une sorte de biome. Cet état d'esprit peut être appliqué aux planètes.

L'argument avancé est que ces organismes symbiotiques, incapables de survivre séparément l'un de l'autre, loin de leur climat et de leurs conditions locales, forment un organisme unique ainsi qu'à part entière, selon une conception de l'organisme plus vaste que l'acception traditionnelle. Cette utilisation du terme organisme fait fréquemment l'objet de débats. Selon cette définition, la théorie avance que la totalité de la biomasse terrestre est un organisme.

Malheureusement, énormément de partisans des théories Gaïa ont du mal à se positionner sur l'échelle des théories, ce qui rend la discussion et la critique difficiles.

Beaucoup d'efforts ont été faits pour clarifier ce que sont ces différentes hypothèses et pour trouver des tests servant à les valider. Le point de vue de Lovelock et Margulis a été validé scientifiquement et fait désormais partie de la biologie.

Théorie Gaïa et science

Lovelock

La théorie Gaïa a dans un premier temps été décrite comme une hypothèse (l'Hypothèse Gaïa) par James Lovelock, chimiste britannique, et Lynn Margulis, microbiologiste américaine, en 1979.

Margulis

Elle est ensuite reprise par Margulis, laquelle définit la Théorie Gaïa comme une revendication purement scientifique reposant sur la reconnaissance de processus homéostatiques et homéorhétiques s'appliquant à la totalité de la biosphère terrestre. L'Hypothèse Gaïa, cependant, a généré bien plus de discussions que la théorie Gaïa. Pour mieux comprendre les différences entre théorie initiale et Théorie, il est préférable de revenir sur l'hypothèse originelle et sur la simulation Daisyworld.

L'hypothèse de fond de Lovelock est que la biomasse modifie les conditions de vie de la planète afin de rendre celle-ci plus hospitalière. L'Hypothèse Gaïa relie cette notion d'«hospitalité» à l'homéostasie. La Théorie Gaïa de Margulis fait plutôt référence à la notion d'homéorhésie. Un système en homéostase tend vers un équilibre caractérisé par des paramètres constants, tandis qu'un système homéorhétique se caractérisera par un comportement dynamique de type ondulatoire, oscillant autour d'un état stable sans y converger.
Il semble très probable que les plantes soient favorisées par les effets micro-climatiques qu'elles peuvent avoir localement. D'autre part, il y a de bonnes raisons de penser que ces effets existent aussi à plus grande échelle, avec des relations symbiotiques ayant une influence climatique globale.

La version de la Théorie Gaïa de Margulis modifie l'Hypothèse Gaïa originelle (et en fait de facto une version moins controversée) de la façon suivante : la biosphère terrestre évolue entre plusieurs points de stabilité, à l'image de ce qui existe en théorie économique. La Terre ne serait pas un organisme vivant, qui pourrait vivre ou mourir brutalement, mais plutôt une sorte de communauté de confiance, pouvant exister à différents niveaux d'intégration.

Coauteur de l'Hypothèse Gaïa originelle, Lynn Margulis soutient que la Terre n'est pas homéostatique mais homéorhétique  : en d'autres termes, que les composants atmosphérique, hydrosphérique et lithosphérique sont régulés autour de points homéostatiques, mais que ces points changent au cours du temps... Gaïa serait une symbiose vue de l'espace.

Dawkins

Richard Dawkins, tout en soulignant le côté autorégulateur de la planète (la biologie est après tout son métier), met l'accent sur le fait que les auteurs de l'hypothèse Gaïa ont oublié la condition essentielle nécessaire à définir un être vivant et son évolution, qui est l'opposition permanente à un milieu extérieur - proies et prédateurs -, seule susceptible de le faire évoluer au fil du temps par le mécanisme bien connu de l'évolution naturelle . Cette opposition n'existe pas pour la Terre, qui n'a ni milieu, ni proies, ni prédateurs. Dawkins affirme par conséquent idéalement abusive le fait de la faire assimiler à un organisme vivant au seul prétexte qu'elle possède une dynamique comme en a aussi n'importe quel système animé (un incendie de forêt, un ouragan, une avalanche... ) et que les autorégulations concernées n'ont pas le moindre rapport avec des manifestations de vie'. Voir cependant noosphère.

Gaïa et le mythe du futur

Le retour moderne de la Terre-mère pourrait signer la naissance de nouveaux mythes selon certaines personnes.

Par exemple, le mythologue Joseph Campbell pensait que l'hypothèse Gaïa pourrait être un futur mythe, qui parlerait non pas d'une localité ou d'un peuple, mais d'une planète entière, avec tous les êtres vivants qui s'y trouvent. Le nouveau mythe indiquerait comment entrer en rapport avec la nature et le cosmos, et la société concernée par le mythe serait une société planétaire.

Le mythe de Gaïa est aussi exploité par Isaac Asimov sur une partie du cycle de Fondation. Il en fait un élément de réflexion centrale face à la robotisation des mondes.

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