Cartographie des corridors biologiques

La cartographie des corridors biologiques à pour but de répertorier, hiérarchiser et cartographier les corridors biologiques (passés, existants, ou potentiels), c'est-à-dire les lieux ou réseaux de lieux réunissant les conditions de circulation...

Pages similaires :

  • Certaines cartes sont théoriques, construites sur la base de modélisations,... Un état de l'intégrité écologique pour une zone reconnue, et sa zone... (source : fr.wikivisual)
Les cartes de végétation ou phytosociologiques à échelle plus locale aident à mieux resituer une zone dans son contexte écologique
Le fond géologique apporte des éléments intéressants, dégageant ici des continuités nord-sud, à croiser avec d'autres couches de données
Une carte d'unités climatiques permet de localiser les grandes zones potentiellement accueillantes pour les espèces ayant des besoins climatiques spécifiques. Les cartes de micro-climats peuvent affiner cette approche
La topographie aide à localiser des barrières (montagnes) et des corridors potentiels (cols et vallées), ou des unités telles que le bassin versant
L'étude affinée du relief, combinée aux données sur l'hydrologie et le climat peut aider à explorer les potentialités d'habitats ou de continuité écologique liés à des caractéristique de pente, d'altitude, d'ensoleillement etc.
Cartographier les taches et leur degré d'isolement (ici en rouge : clôture isolant volontairement la réserve naturelle de Maungatautari pour y limiter l'introduction d'espèces invasives
Les canaux et fleuves aux berges artificialisées sont des corridors pour quelques espèces, mais des barrières écologiques infranchissables pour un grand nombre d'animaux et de propagules végétales
L'écologie rétrospective s'appuie sur les archives et cartes anciennes pour comprendre l'état des écosystèmes et l'histoire de leur fragmentation, et repérer d'éventuelles crypto-banques de graines encore viables (ici secteur de la Forêt de Mormal dans le nord de la France)
Productivité écologique primaire mesurée via l'intensité de la photosynthèse par MODIS /NASA (Moderate-resolution Imaging Spectroradiometer), en image composite pour la période du 26 Mars au 10 avril 2000. Cette donnée est surtout utile pour situer les réseaux écologiques continentaux et d'éventuels puits de carbone (en zone tempérée) et mesurer certains stress climatiques ou hydriques.
Les cartes archéologiques et archéopaléontologiques apportent des données sur la paléoécologie récente, pouvant éclairer les choix concernant le positionnement des corridors
Les cartes marines offrent des données sur les courants, les fonds, les marées et certains aléas (munitions immergées, zones d'exercices militaires, épaves, phares, rails (couloirs de circulation), etc., ou position de zones protégées qui peuvent intéresser l'écologue). Il convient des les compléter avec les zones d'alimentation ou de frayères, herbiers et habitats sous-marins, passages de Câble sous-marin, sites d'extraction, de forage gazier ou pétrolier, anciennes décharges sous-marines, etc.
L'étude du grain et des couleurs des images aériennes ou satellitaires peut apporter des informations sur l'hétérogénéité écopaysagère et sur la nature des habitats

La cartographie des corridors biologiques à pour but de répertorier, hiérarchiser et cartographier les corridors biologiques (passés, existants, ou potentiels), c'est-à-dire les lieux ou réseaux de lieux réunissant les conditions de circulation d'une ou plusieurs espèces dans le paysage, et le cas échéant sous la terre et dans les milieux aquatiques (y compris marins[1]).

Ces cartographies sont plus ou moins précises et complexes, ou au contraire volontairement synthétique et simplificatrices. Elles s'appuient sur des cartes de naturalité, et de fragmentation écologique.

La surexploitation de certains milieux, l'agriculture, certaines zones de séquelles militaires ou de pollution industrielle, et les constructions et infrastructures humaines en général forment un nombre croissant de barrières écologiques, s'opposant aux déplacements de nombreuses espèces vivantes ainsi qu'à la diffusion ou au mélange normal de leurs gènes. Pour compenser les impacts écologiques de la fragmentation écopaysagère par ces infrastructures, et pour correctement concevoir et suivre les corridors biologiques nécessaires au maintien de la biodiversité, il faut pouvoir les cartographier et si possible les hiérarchiser.

Cartographier un maillage écologique est un travail complexe, qui pose de nombreux problèmes non résolus. Ainsi, à titre d'exemple ;

Les premières cartographies de réseaux de corridors biologiques sont récentes et de conception variées. Leurs échelles vont de celle d'un biome ou d'un continent, voire de plusieurs continents (corridors panaméricain, paneuropéen, Parléarctique nord-occidental ou Eurasiatiques par exemple) à une précision de l'ordre du mètre. Par définition, leurs échelles de pertinence devraient être biogéographiques, mais parce qu'elles sont conduites ou financées par des collectivités, ces cartes se superposent ou se limitent trop fréquemment aux zones de compétences de collectivités territoriales. Parfois on s'intéresse à une espèce (ex : la tortue luth, tel papillon ou chauve-souris.. ), quelquefois à un large groupe d'espèces (ex : les oiseaux migrateurs) ou à la totalité des espèces susceptibles de se déplacer dans une zone biogéographique donnée, qu'elles soient migratrices ou sédentaires. Certaines cartes sont théoriques, construites sur la base de modélisations, calées par quelques vérifications de terrain. D'autres au contraire s'appuient principalement sur des observations de terrain. La technique et les moyens informatiques, comme la connaissance biologique (génétique surtout) évoluent constamment et rapidement. Pour ces raisons, les modes de représentation sont nombreux. L'écologie du paysage étant une discipline récente, les modes de cartographie ne sont pas encore normalisés et sont fréquemment expérimentaux.

Cartographier quoi ?

Il s'agit le plus souvent de cartographier :

  1. Un état de l'intégrité écologique (ou écopaysagère) pour une zone reconnue, et sa zone périphérique, à partir d'indices de perméabilité ou connectivité écologique.
    Le cartographe s'attache par conséquent aussi à représenter la fragmentation écologique, naturelle ou artificielle, en essayant, avec les données apportées par les écologues, de hiérarchiser l'importance des barrières artificielles qui s'opposent aux flux biologiques naturels.
  2. Une ou plusieurs carte (s) de synthèse présentant les réseaux écologiques (existants, potentiels et/ou à restaurer, «chemins à moindre coût», pour une espèce ou un groupe d'espèce partageant les mêmes besoins en termes de corridors... ).
    La représentation est le plus souvent spatiale, mais elle peut utilement intégrer une dimension temporelle. Elle est le plus fréquemment en 2xD (deux dimensions) mais peut intégrer une troisième dimension, par exemple dans le cas des corridors sous-marins, ou des corridors de migration aviaire, ou encore des espèces de la canopée, ou d'espèces contraintes par des limites d'altitude (franchissement de cols), ou utilisant les vallées comme corridor de migration. Les cartes mappées (projetées) sur un modèle numérique de terrain (rendant visible le relief, peut-être exacerbé) sont très pédagogiques. Les progrès de l'informatique en ont diminué le coût et le temps de calcul.
  3. les anciens noyaux de biodiversité (Écologie rétrospective),
  4. Les infrastructures écologiques projetées (ce qu'on veut restaurer)
  5. une situation future ou espérée, peut-être avec des scenarii différents, ou des objectif à diverses échéances temporelles.

Cartographier pourquoi ?

Ces cartes sont particulièrement utiles dans toutes les opérations nécessitant un état des lieux de l'Environnement, surtout pour les études d'impact afin qu'elles produisent des mesures conservatoires et/ou compensatoires réellement efficaces et pertinentes. En France, à titre d'exemple, ces cartes permettront la mise à jour des profils environnementaux locaux, des ZNIEFF/2nde génération, la mise en œuvre du réseau écologique paneuropéen, l'application de la Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (ÆWA) et pour les opérations d'aménagement du territoire et pour une gestion plus écologique, restauratoire et par conséquent différentiée des éléments du paysage forestier, rural et urbain, mais également pour l'agricultures soutenable, les loisirs liés à l'environnement, une meilleure intégration de la biodiversité dans la HQE (Cf. 15ème cible HQE à l'étude : Capacité du bâti à rembourser sa dette écologique), etc.

Préalables à la cartographie

La théorie et l'expérience montrent qu'il faut parfaitement préalablement disposer de plusieurs types de données (locales et globales ainsi qu'aux échelles pertinentes du paysage, échelles spatiotemporelles qui varient selon les espèces ou écosystèmes reconnus)  ;

  1. .. en matière de richesse écologique, actuelle et passée (et de l'échelle génétique aux échelles des biomes et de la biosphère, surtout pour les espèces migratrices) En France on se base en particulier sur les bases de données et atlas faunistiques, fongiques et floristiques, les ZNIEFF et les périmètres proposées à Bruxelles dans le cadre de Natura 2000 ou pour la Directive oiseaux... pour les milieux terrestres. (On manque de données pour les milieux sous-marins, sous-terrains, les micro-organismes et sur la diversité génétique)
  2. .. en matière d'intégrité écopaysagère fonctionnelle
  3. .. en matière de "tendances" (état d'évolution naturelle, ou sous influence ou contraintes anthropiques)..
  4. .. et par conséquent en matière d'infrastructure artificielles et obstacles au déplacement et fonctionnement normal des espèces ou écosystèmes

Pour les approches suprapaysagères et l'étude de ce qui en découle, il convient de tenir compte du fait que certaines projections cartographique (planisphère) déforment la réalité ou donnent l'impression que des zones en réalités proches sont éloignées. Le planisphère représenté par la Projection de Fuller met mieux en évidence les proximités entre terres émergées, proximité géographique qui peut, en l'absence de facteurs «contrariants» expliquer certaines circulations des gènes, des propagules, d'espèces invasives ou de certains pathogènes. De même est-il utile de considérer non seulement le relief montagneux et certaines barrières climatiques, mais également les reliefs et courants marins, mais aussi le volume des eaux ou de certains habitats (forestiers, par exemple) qui sont le plus souvent reconnus comme des surfaces ou («taches»). Enfin, certains axes migratoires, liés à une mémoire "génétique" chez de nombreuses espèces peuvent avoir une origine si ancienne qu'elle s'expliquerait plus par la position des continents il y a des millions années, que par de stricts avantages adaptatifs actuellement. De même faut il tenir compte des besoins de certaines espèces (courants aériens, courants marins, salinité, etc., ou de relations complexes d'interdépendance (un prédateur ou un parasite peut «migrer» avec ses proies)... tout autant de facteurs qui n'apparaissent pas spontanément à la lecture de cartes non spécialisées.

Conditions de réussite

Le travail doit être suffisamment fin et mis à jour. Ceci est rendu difficile par le coût et le temps d'acquisition des données pertinentes, les lacunes de connaissance et l'évolution de ces connaissances). De plus, ce travail est fréquemment contraint par le manque de moyens et par des urgences écologiques ou contextuelles (ex : produire une mesure compensatoire et/ou restauratoire à une fragmentation supplémentaire par une route, un remembrement, une ZAC ou autre aménagement, finir une étude dans des délais qui ne sont pas ceux des cycles naturels.. ). L'approche SIG permet une mise à jour régulière des données, et quelquefois des comparaisons d'évolution dans le temps.

Pluridisciplinarité, connaissance fine et/ou pragmatisme ?

La pluridisciplinarité, une approche systémique et le recul d'une réflexion collective permettent de compenser certaines lacunes dans la connaissance et le fait que chacun tende à "favoriser" ou surpondérer ce qu'il connaît et estime plus important, selon sa spécialité.. La trame écologique est un lieu d'intégration et de hiérarchisation pour de nombreuses disciplines. La synthèse par un bon généraliste des points de vue de spécialistes n'est pas forcément possible. Des choix sont dans ce cas à faire. Des scenarii prospectifs sont fréquemment possibles, bien que délicats. De très bons écologues et quelquefois les acteurs connaissant bien le terrain ont des savoir, savoir-faire et intuitions qui méritent d'être prises en compte (par exemple pour l'analyse d'images aériennes ou satellitaires.. et/ou aiguillonnés par un entretien dirigé.. ).
Des études prospectives du climat ont encouragé l'Australie à décider la création d'un corridor climatique pour que les organismes vivant puissent mieux migrer et réagir face au réchauffement climatique.

Objectif premier : remailler le paysage

Pour restaurer un réseau fonctionnel de corridors biologiques, pour contourner les obstacles et les barrières écologiques il faut identifier et hiérarchiser :

  1. les "sources" écologiques (Habitats sources de propagules, zones-noyaux, cœurs d'habitats), qui peuvent naturellement localement varier dans le temps et l'espace (ex : dynamique forestière à partir des chablis et réseaux de clairières, dynamiques d'atterrissement des zones humides et des ceintures de végétation, etc)
  2. les freins, les barrières, les verrous ou les goulots d'étrangement,
    • matériels (ex : barrage sur rivière ou autoroute au travers d'une forêt) ou
    • immatériels (ex odeurs, microclimats trop secs, dérangement, pollution lumineuse, etc. qui pour certaines espèces - parce qu'ils fragmentent anormalement les écosystèmes - limitent ou interdisent le déplacement normal et nécessaire de la faune et de la flore, des gènes au sein des espèces et de leurs habitats.. tout particulièrement pour les migrateurs.

Il est utile d'identifier les tailles critiques de certains habitats et le degré de percolation possible ou plausible des espèces dans la trame éco-paysagère existante. Pour ce faire, l'analyse d'images satellitaires et/ou aériennes, et l'approche SIG offrent des perceptions que le travail au sol permet difficilement à lui seul. Les continuums thermo-hygrométriques, invisibles à nos yeux peuvent aussi être très importants pour nombre d'espèces très sensibles à ces paramètres. Ils sont trop rarement pris en compte.

On pourra dans ce cas croiser entre elles (au minimum) les données citées dans cet article pour établir une cartographie hiérarchisant les ressources écopaysagères et éclairant ou illustrant les enjeux vis-à-vis de la fragmentation écologique. Attention ! Aucune des données citées ci-dessous ne autorise elle seule de cartographier un réseau écologique pertinent.

Il semble nécessaire d'élaborer pour le public, les décideurs et les parties prenantes une carte des idées directrices, des cartes présentant le réseau parfait (avec le cas échéant plusieurs alternatives) répondant aux urgences écologiques et basé sur l'existant, mais également le potentiel de terrain. Chacun se doute que la mise en place du réseau réel se heurtera à de nombreuses difficultés matérielles, socioculturelles voir sociopsychologiques, aussi faut-il réserver des moyens humains, techniques et financiers adaptés à la sensibilisation et participation de tous.

C'est pourquoi nous conseillons de mettre a jour régulièrement une carte de l'existant et des opportunités…dans une approche partenariale avec les collectivités, les SAFER, l'EPF lorsque il existe, les conseils généraux (cf TDENS), les conservatoire des sites, du littoral, botanique, les associations de protection de la nature, les grands aménageurs, les propriétaires, les aménageurs, etc. ). De nombreux acteurs suggèrent d'entretenir une veille (de type "Observatoire permanent de la biodiversité et des réseaux écopaysagers") et d'entretenir une vision historique (archives + écologie rétrospective) et prospective à long terme (le paysage, les arbres évoluent au rythme des siècles et millénaires), ainsi qu'une certaine souplesse pour parer aux imprévus (climatiques, crises écologiques, accidents, guerres, etc. ). Les acteurs sont nombreux à apprécier ou solliciter la mise à disposition par Internet de ces données, sachant cependant que quelques problèmes juridiques se posent quant aux droits d'auteurs, de protection de certaines données et de protection d'espèces menacées (par ex recherchée par des collectionneurs)

Contextes réglementaires ou administratifs

Contexte européen

La Stratégie paneuropéenne pour la protection de la diversité biologique et paysagère (STRA-REP) engage les états membres à concourir à la mise en œuvre d'un réseau écologique paneuropéen Pan-European Ecological Network (ou PEEN). Les États peuvent pour cela s'appuyer sur un secrétariat européen, et sur un guide (Guidelines for the development of the PEEN). Le thème des corridors biologiques avait été identifié comme une priorité de travail pour la période 1999-2000. [2]Cette stratégie a été ratifiée par la France en 1996. Une première étape était de porter à connaissance, et par conséquent de «mettre en carte», les éléments de paysages que sont des corridors, les nœuds du maillage écologique, les zones tampon et tout élément utile à ce type d'approche, c'est-à-dire qui peuvent positivement ou négativement contribuer à protéger, restaurer l'intégrité éco-paysagère, l'éco-perméabilité naturelle du paysage nécessaire au fonctionnement de la Biodiversité. Beaucoup de pays ont pris un retard considérable dans l'application de cette stratégie.

Les directives Habitat et Natura 2000 apportent des éléments pour les noyaux qui forment les «nœuds» du réseau écologique. Voir aussi la Charte européenne du paysage.

Contexte réglementaire en France :

Dans le cadre du SRADDT proposé par la Loi LOADT, la stratégie qui doit produire un réseau écologique national a commencé à être déclinée dans les années 2000, avec par exemple une Trame verte et bleue dans le Nord/Pas-de-Calais, en Région Alsace, dans le Département de l'Isère, ou via certains Agenda 21 régionaux ou divers projets locaux (à échelle des agglos ou communautés de communes surtout).
Les pays et les agglomérations (via les SCOT et PADD) contribuent à la mise en place du réseau écologique national, avec le Parcs naturels régionaux le cas échéant. Ces documents doivent prendre en compte les SRADT et être conformes à d'éventuelles [Directive territoriale d'aménagement|directives territoriales d'aménagement]. À ces échelles les premières cartes sont le plus souvent très simplifiées (Exemple dunkerquois (voir page 67) , mais les «noyaux» du réseau sont le plus souvent déjà exactement cartographiés et identifiés.

Éléments à cartographier

Eléments dont la cartographie est possible et utile mais qu'il conviendra systématiquement de croiser entre eux.

Hétérogénéité paysagère et/ou spatio-temporelle

À certaines échelles ; les cartes faites à partir d'interprétation d'images satellitaires ou aériennes par des logiciels spéciaux soulignent très fortement certaines caractéristiques de l'occupation du sol et de la végétation favorables ou non à la biodiversité. Les données satellitaires ou d'occupation du sol à grande échelle ne peuvent apporter certaines informations locales essentielles, surtout en matière de fragmentation écologique par des infrastructures (autoroutes, routes, TGV, lignes HT, etc. ) ou biocides, ou pollution thermique mais elles aident à mettre en évidence de grandes infrastructures écologiques aux échelles mondiales et régionales. Elles sont particulièrement utiles à l'établissement de stratégies régionales et suprarégionales sur lesquelles s'appuieront des stratégies plus locales qui seront efficaces si pertinentes et coordonnées[3] Aux échelles locales, ces cartes doivent être déclinées via une analyse affinée et des vérifications de terrains plus importantes.

Un travail limité aux frontières administratives de la zone étudiée risque de faire perdre des informations essentielles, en matière de flux biologiques et de nutriments surtout...

Attention, pour un même habitat, selon l'échelle du document photographique utilisé, un habitat ou un paysage, les logiciels d'analyse ou l'œil décriront un milieu homogène ou hétérogène (ex : il y a 10 ans, sur les images satellitaires, les forêts apparaissaient aussi homogènes qu'un champs de maïs, alors que sur une bonne photo aérienne ou satellitaire, surtout prise en automne, leur hétérogénéité réelle apparaît énormément mieux, mais uniquement pour la canopée, qui ne traduit pas toutes les richesses au sol. (Certains logiciels récents décomptent et identifient les arbres avec moins de 20 % d'erreurs). L'infrarouge peut quelquefois apporter des données importantes.

A certaines échelles certains milieux essentiels (petites zones humides, mares, ripisylves, etc. ) n'apparaissent simplement pas. Des atlas de ces milieux, des cartes de typologies forestières complémentaires sont nécessaires. (Dans un système écologique, comme dans l'organisme humain, la taille d'un élément du système ne dit rien de son importance fonctionnelle majeure)

Une cartographie (et analyse de qualité) de certains écotones, à de multiples échelles (spatiales et temporelles) apporte des informations très intéressantes si réalisée aux échelles pertinentes (approche «gros grain» à «grains fins»)

Données faunistiques, floristiques, écologiques classiques

Dans la mesure du possible, ces données sont quatitatives et qualitatives. Mais les atlas faune, flore, fonge (terrestres et marines, incluant les espèces cavernicoles), et autres carte de phytodiversié[4], etc. ne peuvent être exhaustif. On utilise par conséquent le plus souvent des modèles simplificateurs (ex : équation d'Arrhenius), pondérés ou précisés par des données issues du monitoring d'espèces-clé ou «clé de voûte» ou «ombrelle», ou bioindicatrices, bien que cette approche soit périodiquement mise en cause au profit d'une approche plus globale et de précaution (Il est difficile de savoir avec certitudes quelles sont les espèces-clé avant qu'elles n'aient disparu.. mais il est dans ce cas trop tard.. )
Les données doivent être adaptées aux échelles reconnues, avec par exemple des cartes d'habitats (ZNIEFF, ZICO, Natura 2000, Corine LandCover, etc. qui sont des bases, mais doivent être mises à jour et complétées car elles n'ont précisément pas ou trop peu pris en compte la notion de "réseau écologique", et parce que l'évolution même de la flore, faune ou fonge est une donnée écologique pertinente et qualitative).
On oublie trop fréquemment, les espèces du sol, de l'environnement nocturne, cavernicoles et les corridors et habitats sous-marins et d'eaux douces et saumâtres, peut-être complétés de données sur les continuités thermo-hygrométriques..
Certains habitats artificiels méritent d'être pris en compte, car pouvant avoir une grande importance (positive ou négative) pour de nombreuses espèces (dont hibernants y bénéficiant par exemple de microclimats spécifiques).
+ Cartes d'espèces-clé ? (présence absence et/ou présence/absence d'habitats existants et/ou potentiels)  ;
+ cartes d'espèces récemment disparues ou présumées disparues (Des données sont fréquemment disponibles depuis 1950 (et plus pour les oiseaux et mammifères) pour la faune et depuis 1800 pour la flore). Il convient de noter la présence dans les régions adjacentes d'une espèce disparue sur le territoire de travail, mais qui pourrait naturellement y revenir si des continuums écologiques étaient restaurés, au moins capables de remplacer fonctionnellement ceux qui existaient jusque là même s'ils ne s'y superposent pas précisément.

Cartes d'indices

(ex à partir d'espèces ou de plantes bioindicatrices telles que les lichens, même avec données incomplètes). Dans cette catégorie peuvent aussi figurer des cartes très instructives et pédagogiques de "Naturalité", globales, ou par grand type de milieux (Ex ; forêts, zones humides, coteaux calcaires, prairies, etc. ) qui peuvent inclure les milieux artificiels (Espaces verts urbains, friches industrielles, cavaliers miniers etc. ). Ces cartes sont surtout à croiser avec les cartes de potentialité pour faire apparaître les enjeux et priorités en matière de restauration de continuités éco-paysagères.

Cartes de facteurs favorables

.. favorables à certains groupes menacés et/ou fonctionnellement essentiels (ex : invertébrés saproxylophages, ou vers de terre, abeilles, chauve souris, etc) Ex : Zones humides, dunes protégées, carte SIG des zones de prairies permanentes bocagées, coteaux calcaires, landes et/ou forêts éloignées de plus de 100 m des routes principales, des voies TGV, des canaux et des champs cultivés..

Des carte des zones préservées ou éloignées de… par ex : zones préservées ou éloignées de plus de 200 m d'une zone faisant l'objet de pulvérisation de pesticides, carte des zones non ou peu touchées par la pollution lumineuse, le bruit, certaines retombées industrielles, les pics d'ozone provoqués par la pollution photochimique urbaine dont les maxima sont fréquemment mesurés à 10 ou 15 km de la ville elle-même, et qui ont des impacts importants sur la végétation et peut-on supposer sur une partie de la faune…

La trame verte ou trame des infrastructures écologiques existantes et potentielles ou «prévues» (en nuances de vert, hachuré pour les projets, et en couleur pleine pour l'existant)

Le sous-ensemble TRAME BLEUE (en nuance de bleu => variations, quantités, qualités des eaux douces, saumâtres, salées, (souterraines ?) et superficielles, avec quand c'est possibles données (réelles ou modélisées) sur les variations thermo-hygrométriques. Cf Atlas des zones humides (en cours, mais qui ne répertoriera que les zones de plus de 1 ha, fréquemment très exploitées et polluées (plomb, amorces désherbants quelquefois) par la chasse et la pêche et moins riches en amphibiens et plantes rares.. Ne pas oublier l'importance du réseau des sources, petites zones humides, fossés et mares qui s'est très fortement dégradé ces dernières années) Cf. "Atlas des zones inondables" (dont carte des zones fréquemment déclarées sinistrées)

Barrières écologiques

(ex : en nuances de rouge, orange, noir, brun, selon leur importance) Il s'agit des zones impropres à la vie ou défavorables à la circulation et/ou à la reproduction ou à la vie des espèces ou de groupes ou guildes d'espèces. Ces cartes peuvent surtout être dessinées sur des calques (virtuels ou papier) qui s'appliquent sur les cartes du réseau écopayager existant, potentiel ou à restaurer. Ces cartes peuvent concerner une espèce (ex : saumon), une catégorie d'espèces (ex : poissons ou organismes migrateurs des rivières) ou les espèces caractéristiques d'un habitat ou d'un milieu qui intéresse le remailleur du territoire (ex : les espèces forestières, les animaux fouisseurs, les invertébrés saproxylophages, les oiseaux migrateurs, etc. ). Des cartes en "faux relief 3D (ou en 3D virtuel) " présentant les barrières comme des failles d'autant plus large et profonde qu'elles sont fragmentantes peuvent aider à la compréhension des enjeux pour le public et les concepteurs et gestionnaires d'infrastructures. De même la 3xD peut mieux faire appréhender les aspects liés à l'exposition (versant sud ou ouest par ex, fréquemment respectivement plus chaud et plus humides), et en exacerbant le relief, on met très bien en évidence les problèmes d'érosion du sol, en particulier si on croise cette donnée, cartographiquement, avec la carte de la vulnérabilité à l'érosion.

Aux échelles locales, un travail d'analyse/interprétation de photos aériennes semble inévitable. Des outils d'analyse automatique pourraient être développés (existant pour les militaires ? ou certains usages météo, marins, agricoles, de prospection géologique, etc. ). Les photos (avion, satellite) de nuit servant à décrire l'intégrité de l'environnement nocturne (les zones de moindre pollution lumineuse), sachant qu'un corridor biologique devrait systématiquement être aussi un «corridor de noir», et que les corridors sont en particulier utilisé de nuit par la majorité des espèces. Elles semblent coûteuses et difficiles à produire, et en France le survol de nuit des régions urbanisées où la pollution lumineuse est la plus importante, est interdit. Un modèle mathématique (Thot) développé par Michel Bonavitacola de Toulouse permet de dresser des cartes approximatives assez fiables pour un travail général, par exemple à échelle régionale, mais à affiner impérativement par un travail de terrain pour le positionnement ou l'étude des corridors. (Ce thème est régulièrement abordé par l'Association nationale pour la protection du ciel nocturne : ANPCN. Il y a eu une réunion - sans suites - au ministère (F) de l'Environnement, plusieurs symposiums internationaux L'AFE a annoncé mettre en place un groupe de travail sur la pollution lumineuse, mais il ne s'est pas à notre connaissance réuni) Les "barrières" qu'il est impératif de cartographier :

Rem : Lorsqu'un fuseau de corridors est dessiné, il est intéressant d'observer le dessin des éléments écopaysagers interceptés par ce fuseau. Avec quelle approche «mathématique» ou SIG ? (cf. classes de propriétés, ou de risques, ou infrastructures fragmentantes, etc. ).

Inversement, la cartographie doit pouvoir aider à ce que tout faisceau de projet routier puisse être dessiné avec l'interception des corridors existant, à créer ou potentiels.
- Certaines villes ou zones urbaines, ZAC s'avèrent bien plus riche en biodiversité que la campagne agricole intensive, et les réseaux de jardins, jardins publics, espaces verts scolaires, industriels, délaissés d'infrastructures, etc. peuvent avec une architecture HQE, une gestion écologique et par conséquent différentiée avoir, au moins provisoirement, une fonction de substitution à un véritable réseau d'infrastructures naturelles et d'habitats naturels même si cela resterait insuffisant.
Il semble utile et nécessaire de cartographier le degré de naturalité (ou d'artificialisation) et de fragmentation des massifs forestiers, mais aussi la proximité relative des massifs entre eux (d'autres pays l'ont fait). Pour des raisons historiques, en France ces données sont collectées par l'ONF, le CRPF et l'IFN, mais à ce jour sans mise en commun.
Rappel : Les zones humides et mares, carrières, lacs ont aussi pu être concerné par les immersions ou enfouissement d'armes non explosées ou déchets divers – cf étude suisse récente qui a montré qu'environ 50 % des lacs ont reçu des déchets toxiques ou munitions périmées, en quantité importante. On a redécouvert 30 000 t d'obus dont 12 000t chimiques (Ypérite, chloropicrine) près du port de Zeebrugge. Qu'en est-il en France et au Royaume-Uni ?
Dans les secteurs quasi complètement couvertes par ces zones ou par des zones d'agriculture intensive (soit environ 80 % de la région NPDC). Il faut par conséquent pragmatiquement limiter et "gérer le risque".. Des cartes de risques et de danger peuvent y aider.
Ex : Cartographier en fonction des courants marins les zones à risque de marée noire ou d'échouage de produits chimique peut aussi permettre de mieux réagir en cas d'accident. (ex effaroucheurs pour éviter que les oiseaux s'exposent aux nappes de pétrole, mise en place accélérée de centres de soins, etc. )
Les photos aériennes sont des sources très riches en information, mais nécessitant un travail d'interprétation quelquefois long, l'analyse automatique disponible pour les collectivités n'étant pas encore assez fiable pour produire des cartes satisfaisantes.

Cas spécifique des forêts

À titre d'exemple, en France, les «eaux et forêts» avaient depuis plusieurs siècles mis en œuvre des «Sommiers des forêts» (depuis Colbert ?)  ; documents écrits consignant, par massif et parcelle toutes les opérations d'aménagement sylvicole, cynégétique, etc. Cette mémoire de la gestion forestière pourrait actuellement être prolongée par un profil environnemental forestier (proposition de la Diren Nord-Pas-de-Calais, ou par un «Sommier des sommiers» qui pourrait être accessible via Internet, en intégrant les concepts cartographiés de corridors inter-massifs, mais également de corridors intraforestiers, (évolutifs dans le temps et l'espace) dans le cadre de la trame verte nationale retenue suite au Grenelle de l'Environnement de 2007.
L'Office national des forêts a produit en 1992 un premier bilan écologique national [5] en 1992, mis à jour en 2002 : le premier était centré sur l'inventaire forestier plus que sur les fonctions de protection de la biodiversité et les fonctions sociales de la forêt publique. Il offrait néanmoins des données utiles à une cartographie nationale, de même que les données de l'IFN (pour la France métropolitaine, l'extrême richesse des forêts tropicales françaises restant sous-explorée). L'ONF a intègré dans les années 2000 une approche ISO 14001 et PEFC qui impose théoriquement un état des lieux régional cartographiée et un suivi des indicateurs de gestion durable[6] utiles pour la cartographie des corridors. Une couche SIG «bois mort» pourrait répondre au besoin urgent de sauver les invertébrés saproxylophages et espèces dépendantes du bois mort (saproxyliques) et leurs prédateurs ou symbiotes.
Concernant le bois mort, élément important des réseaux écologiques intraforestiers et interforestiers, le programme «Xylobios» en Belgique, et ses équivalents canadiens (Forêt modèle de Fundy), Suisse ou d'Europe du nord commencent à offrir des données utiles) …
La cartographie peut s'attacher à cerner des cas spécifique (ex : forêts de guerre et de zones rouges, systématiquement potentiellement polluées (plomb, mercure, arsenic, séquelles d'obus chimiques), aux polémosylvofacies qui commencent à être étudiés[7], mais fréquemment oubliés y compris des référentiels géopédochimiques régionaux existant, et bases de données type Basias ou Basol.

Éléments complémentaires

Ne pas omettre d'étudier, au moins pour les zones les plus sensibles ou des cas spécifique :

Rappel important : les corridors biologiques sont en particulier empruntés la nuit, et dans le noir impérativement pour les espèces lucifuges qui sont nombreuses. Il semble qu'on ait très fortement sous-estimé l'importance des impacts de la pollution lumineuse pour la faune. Il est peu étudié pour la flore, mais par précaution il faut limiter l'éclairage direct des arbres. Les corridors biologiques doivent tant que possible être dans le noir…

Vues aériennes précoce de fin d'hiver ou début du printemps pour les zones tempérées (avant la feuillaison pour voir les mares et la végétation au sol), et en été ou automne pour mesurer l'importance et/ou la diversité de la végétation).

Le bruit

Pour être fonctionnels, certains corridors biologiques doivent être aussi des corridors de silence, surtout la nuit où ils sont le plus fréquenté. La pollution sonore est un facteur écologique de dérangement à ne pas sous-estimer, bien qu'il semble ne pas gêner certaines espèces. Il est aussi un indice d'autres facteurs de fragmentation (en particulier impacts du trafic de véhicules, aéroports, zones d'activité, circuits automobile, kart, quads, motocross, modélisme, etc. ). Ex : Le bruit des autoroutes affecte significativement les oiseaux chanteurs. Les sons puissants (sonars sous marins) peuvent déclencher la formation de bulle d'azote dans le corps et le sang des baleines sursaturé en azote, et ce phénomène pourrait participer à la mort anormales de cétacés (hémorragies, lésions des tissus) dans les zones d'exercices militaires surtout. Même des sons sous-marins à intensité modeste peuvent induire ces bulles. Des zones de détroit (type Détroit du Pas-de-Calais) peuvent renforcer l'exposition des cétacés ont montré d'autres études. L'UE a demandé aux États membre ainsi qu'à l'OTAN de diminuer le niveau de pollution sonore sous-marine, par les sonars à haute intensité surtout.
Un site internet[8] est consacré à l'écologie du bruit ainsi qu'à certains impacts écologiques du bruit, des vibrations, infrasons ou ultrasons, etc.

Les cartes d'exposition au bruit sont obligatoire en Europe pour les grandes collectivités (Cf. Directive 2002/49/CE[9] imposant aux états-membre de les transmettre avant le 31 décembre 2007, mais de nombreuses collectivités sont en retard). Si elles sont étendues aux zones non habitées, elles seront aussi utiles pour les aspects aménitaires des trames vertes et du réseau écologique paneuropéen (le nombre de ménages soumis au bruit excessif dans les logements en journée a chuté depuis 10 ans (de 54% au R-U), grâce aux progrès de l'isolation ainsi qu'aux chaussées et automobiles plus silencieuses. mais le bruit nocturne augmente significativement à l'aube et en fin de soirée (plus de trafic, collecte des déchets, nettoyage urbain, etc. ). Il dépasse la recommandation OMS pour les 2/3 des Britanniques a montré Chris Skinner [10]. Les directives de l'OMS sont basées sur une limite qui devrait permettre de dormir avec des fenêtres ouvertes, besoin qui risque de devenir plus fréquent avec les canicules annoncées[11].

Aléas climatiques violents

Ces aléas, brefs dans le temps mais violents peuvent avoir des effets durant des décennies sur la biodiversité : par exemple, après la sécheresse de 1976, les arbres ont souffert de maladies et stress accrus durant au moins 10 ans. Les tempêtes marquent durablement les écosystèmes. Il est par conséquent utile de cartographier les zones touchées par les grands stress hydriques ou les fortes tempêtes, les invasions marines exceptionnelles, etc.

Géologie, géomorphologie, pédologie…

Ces 3 facteurs ont une importance déterminante pour la structure et la nature de la végétation, pour l'offre en caches et abris pour la faune, et par conséquent pour le potentiel d'un site comme corridor biologique, noyau ou zone-tampon d'un réseau écologique.
La région Nord-Pas-de-Calais (avec l'ISA, INRA) est la première à s'être pourvue d'un référentiel pédo-géochimique qui doit être utilisé avec prudence étant donné le passif lourd et ancien de la région en matière de pollution, mais qui peut être utile pour expliquer ou relativiser certains phénomènes. Des cartes des sous-typologies forestière sont d'utiles éléments d'aide à la décision[12].
Les combes et creuses, les cols, et de nombreuses formes du paysage déterminent la végétation et les corridors biologiques (un inventaire et une caractérisation des creuses est en cours dans le Nord de la France).

Hygrométrie

L'hygrométrie, ou plutôt les moyennes, maxima et minima du couple thermo-hygrométrique sont des facteurs limitants, en particulier à échelle locale, car de nombreuses espèces ne circulent que dans la limite de leur préférendum, quelquefois très réduit. Souvent les infrastructures, l'urbanisation, la dévégétalisation, le drainage, les coupes rases ou les cultures moissonnées, ou même de simples layons désherbés, en particulier dans le sens du vent dominant, font brutalement chuter l'hygrométrie et augmenter l'amplitude des chocs thermiques, en rendant de vastes territoires hostiles à de nombreuses espèces, forestières surtout.. sans que ces phénomènes soient perceptibles pour nos sens. Les anomalies des «continuums thermo-hygrométriques» sont mesurables localement par des réseaux de thermo-hygromètres ou d'autres moyens, mais fastidieux à cartographier. On n'en connait pas de moyens de cartographie automatique. Des modèles pourraient être disponibles dans un proche avenir, mais on n'en dispose pas encore qui soient fiables et précis. On sait que le facteur évapotranspiration lié à la végétation permanente est essentiel. L'imagerie satellite ou aérienne infrarouge met quelques éléments de perturbations thermohygrométriques en évidence (Rappel : l'olfaction et la communication par les hormones, phéromones ou phytohormones sont essentiels pour de nombreuses espèces et déterminant pour leur circulation dans l'environnement. Or l'air humide porte bien mieux les odeurs que l'air sec).

Le vent

L'exposition au vent, et par conséquent la rose des vents sont des facteurs importants, en particulier quand le gradient d'humidité est élevé ; le vent propage les odeurs, les phéromones, les pollens, certaines graines, et de nombreux spores et propagules, mais également quelquefois le feu, et aussi les pesticides, les poussières, aérosols, fumées et de nombreux polluants. Le relief et la rugosité de la végétation sont source de turbulences et peut-être de phénomène d'accélération ou d'atténuation qui ont une grande importance pour la faune et la flore. Certains atlas éolien mettent en évidence flux et zones les plus exposés au vent. Ces cartes qui peuvent être déclinés à échelle plus fines le cas échéant. À titre d'exemple, l'atlas éolien régional du Nord-Pas-de-Calais en France (consultable en ligne) a été créé pour aider au choix des emplacements des éoliennes, On y voit surtout que les falaises, les vallées et les crêtes du contour de la boutonnière du boulonnais sont des lieux ou les vents interagissent fortement avec les écosystèmes (cf transports de propagules, de pollens anémophiles, ou pression des tempêtes, apports d'embruns salés, etc. ) grâce au fait que cet Atlas aussi destiné à favoriser les études d'impacts croiser les cartes de vent avec des cartes de richesses écologiques et paysagères.

Divers

Le grand océan planétaire, mis en valeur par ce mode de cartographie, fréquemment méconnu et oublié par les réseaux écologiques pan-continentaux, nationaux et locaux

Des études et/ou une veille prospective stratégique et pro-active peut identifier localement ou pour une région des thèmes qu'il est utile d'approfondir et cartographier Quelques exemples identifiés comme à enjeux forts par la Direction Environnement du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, et fréquemment oubliés dans les études d'impacts et de paysage :

Théories

la cartographie des corridors biologiques peut surtout s'appuyer les corpus théoriques suivants : Théories de la Biogéographie (Écologie du Paysage)

Théorie mathématiques telles que :

Notes et références

  1. "Les corridors écologiques marins et côtiers", Conseil de l'Europe, 2003. Série rencontre Environnement, n° 55, version bilingue, ISBN 92-871-5194-6, 115 p
  2. (http ://www. cœ. int/t/e/cultural_co-operation/environment/nature_and_biological_diversity/publications/SN125-E. pdf)
  3. Voir par exemple le travail de Véronique Morsetti ADU/Sigale pour la région NPdC, en France + Thèse de Marie Bonnin, juriste française, experte auprès de l'UICN.
  4. Exemple (pour l'Afrique)
  5. (Paris, 1992,56 p)
  6. dont ceux des processus pan-européens des conférences ministérielles (Strasbourg, déc. 90, Helsinki, juin 93, Lisbonne juin 98), et des conférences ministérielles «Un environnement pour l'Europe (Dobris juin 91, Lucerne avril 93, Sofia Oct 95, Arhus juin 98), mais non ceux de l'ONU (Conférence de Rio sur la biodiversité)
  7. Thèse Jean-Paul AMAT
  8. ACOUSTIC ECOLOGY | News/Issues
  9. Directive 2002/49/CE du Parlement européen et du Conseil, du 25 juin 2002, relative à l'évaluation ainsi qu'à la gestion du bruit dans l'environnement
  10. (acousticien, consultant au "Building Research Establishment" et co auteur d'un rapport sur ce thème)
  11. Sunday Time 28 novembre 2004
  12. ex : travail préparé par Vincent Boullé au CRP de bailleul dans les années 1990

Voir aussi

Sur la cartographie :

Liens externes

Bibliographie

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